L’interêt porté à ce personnage vient du fait que les greniers de la maison ci-dessous dite « Maison Valentin » sise place Germain Loro (place séminaire) recelaient des trésors, à savoir tout un lot de plaques sèches au gélatino-bromure d’argent (préparées par Antoine Lumière et ses fils) qui, une fois développées, suscitèrent immanquablement l’envie d’ouvrir une véritable enquête de police à la recherche de l’identité de ces fiers militaires qui nous regardaient droit dans les yeux à plus d’un siècle d’intervalle…

Or, dans cette maison datant de 1898 construite pour le fabricant d’huile Paulin Gros* dont le moulin* se trouvait derrière ce terrain (architecte Pierre Chapoulart) avaient vécu trois personnages ayant fait carrière dans la marine, l’un dans la marine marchande en extrême-Orient (le beau-père Paulin Gros) et deux officiers de marine, Alexandre Valentin ainsi que son beau frère Aimé Vergé, les deux gendres, tous décorés de la Légion d’Honneur (chevaliers et officier).

Le personnage à cibler semblait être Alexandre Valentin, le gendre de Paulin Gros* le négociant en huile de la rue Etienne Prat et propriétaire de la maison…

Alexandre VALENTIN (1845 – 1918)

Né le 25 décembre 1845 à CHARMES (Vosges) – Décédé le 7 juin 1918.

Fils de Claude et d’Anne JACQUOT

Entre dans la Marine en 1865.

Mécanicien principal de 2ème classe le 8 mai 1883; port LORIENT.

Au 1er janvier 1885, sur le transport « CORRÈZE », Division navale de l’Océan Indien (Noé FEUMELAU, Cdt).

Au 1er janvier 1886, port TOULON.

Mécanicien principal de 1ère classe le 31 décembre 1886.

Chevalier de la Légion d’Honneur le 30 décembre 1890, étant en service sur la « BRETAGNE »*.

*La Bretagne

Le 5 octobre 1893, 2ème Adjoint à l’État-Major général de la Majorité de la Marine à TOULON.

Mécanicien en chef le 15 septembre 1895.

Au 1er janvier 189T, Membre de la Commission permanente d’examen des mécaniciens à TOULON.

Au 1er janvier 1899, 1900, Mécanicien de division auprès du Contre-Amiral Charles COURREJOLLES, Commandant la division navale d’Extrême-Orient d’Extrême-Orient, pavillon sur le croiseur « D’ENTRECASTEAUX ».

Né un 25 Décembre…


Alexandre VALENTIN
(1845 – 1918)
Né le 25 décembre 1845 à CHARMES (Vosges) – Décédé le 7 juin 1918.
Aux 1er janvier 1899, 1900, Mécanicien de division auprès du Contre-Amiral Charles Louis Théobald COURREJOLLES, Commandant la division navale d’Extrême-Orient d’Extrême-Orient, pavillon sur le croiseur « D’ENTRECASTEAUX ».

Le D’ENTRECASTEAUX :
Croiseur protégé « Made in La Seyne »
Chantier naval : Forges et Chantiers de la Méditerranée La Seyne-sur-Mer
Quille posée : 8 novembre 1893
Lancement : 12 juin 1896
Après la mise en concurrence des bureaux d’études de la Marine et des Ateliers et Chantiers de la Loire et de la Gironde, le projet de croiseur pour station lointaine présenté par Amable Lagane est accepté. Le 8 novembre 1893 est signé le marché pour la construction du bâtiment qui s’appellera D’Entrecasteaux D’un déplacement de 8.114 tonnes, 120 m de long, construit en acier avec coque doublée cuivre, armé de deux canons de 240 mm et 12 canons de 138 mm, la machine protégée par un pont blindé et une ceinture cuirassée, le bâtiment réalise aux essais 19,09 nœuds pour une puissance de 14.578 ch (Serge Razzanti, Cahier du patrimoine ouest varois n°14, 2012 cité par Henri Ribot).
Armé : 1899
Statut : retiré le 27 octobre 1922
démoli en 1942
Équipage:
Équipage 560 (officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots)
Caractéristiques techniques
Longueur 121 mètres
Maître-bau 17,90 mètres
Tirant d’eau 7,60 mètres
Déplacement 8 500 tonnes
Propulsion 2 machines à vapeur Menpenti (5 chaudières)
Puissance 13 500 ch
Vitesse 19 nœuds

(Plan collection privée)

Mécanicien Inspecteur le 16 juillet 1900.

Au 1er janvier 1901, port TOULON.

Le 26 octobre 1901, en service à l’État-Major de la Majorité générale de la Marine à CHERBOURG.

Officier de la Légion d’Honneur le 30 décembre 1901.

Versé dans le cadre de réserve le 20 octobre 1902.

* LA BRETAGNE  : 

En janvier 1886 sortent des chantiers navals de La Seyne sur Mer quatre paquebots identiques (des sister-ships en anglais) de quatre mâts : La Bourgogne, La Champagne, La Bretagne, et La Gascogne*.

*LA GASCOGNE* :

La Gascogne, un navire transatlantique

L’incendie du Bazar de la Charité* (La récente série de TF1) va contrarier plusieurs destins dont celui de Rose la gouvernante dont le mari venait de prendre deux billets pour la traversée de l’Atlantique sur LA GASCOGNE un paquebot de la Compagnie générale transatlantique conçu aux Forges et Chantiers de la Méditerranée, La Seyne-sur-Mer, lancé en 1885, commandé sous le nom de L’ALGERIE, lancé sous le nom de LA GASCOGNE, mis en service en septembre 1886 sur la ligne Le Havre—New York.

cf Made in La Seyne de 1880 à 1900

Marie Alexandrine Gros, 35 ans, la fille de la maison, attend toujours son prince charmant, le bel Alexandre…

-1896 : Marie Alexandrine Gros se marie à 39 ans le 19 Mai 1896 (sous contrat) avec Alexandre Valentin*, né en 1845, alors âgé de 50 ans, chevalier de la Légion d’honneur, dont les deux parents Claude Valentin et Lucie Marie Jacquot sont décédés. Il est mécanicien de la Marine, d’origine vosgienne, rentier en son vivant. Paulin Gros est alors qualifié de négociant.

Parmi les témoins du mariage on retient Jean Baptiste Gros négociant, le frère de la mariée, Léonce Jacquot cousin germain d’Alexandre, attaché au ministère de la Marine, et Louis Merlin lieutenant de vaisseau. C’est un Félix Gros qui officiera en tant que premier adjoint.

-1898 : Naissance de Joséphine « Marie » Valentin le 24 Novembre au domicile de ses parents Alexandre et Marie Alexandrine boulevard du 4 Septembre / place séminaire.

-1901 :  Sont recensés campagne Valentin 12 place séminaire : Alexandre Valentin, retraité, sa femme Marie, sa fille Joséphine Marie et ses beaux-parents Paulin et Joséphine Gros. 

Enfin des nouvelles d’Alexandre, actuellement sur le D’Entrecasteaux, croiseur protégé de 1re classe sorti des Forges et Chantiers de la Méditerranée en juin 1896, mis en service en 1899. Alexandre dessine scrupuleusement les cartes de ses itinéraires en Indo-Chine pour sa petite femme Marie Alexandrine…et mille baisers aussi pour la « mignonne », Marie qui va sur ses quatre ans…
Le plan de table semble être celui du mariage en 1896 d’Alexandre Valentin (âgé de 50 ans, fils de Claude V. et de Marie Jacquot, tous deux alors décédés) et de Marie Alexandre Gros (39 ans, fille de Paulin Gros 71 ans le négociant en huiles et de Joséphine Daniel son épouse 68 ans), Louis Merlin lieutenant de vaisseau étant un de leurs témoins. Face aux novi se trouvent Léonce Jacquot le cousin germain d’Alexandre, et sa femme… Le couple Baptistin Gros en diagonale puis le couple Abran (peut-être mes chers voisins)…sur l’autre diagonale M. louis Merlin lieutenant de vaisseau (témoin du mariage) et Mme…A leur côté il serait très étonnant que ce ne soit pas les Loro, très estimables personnes dont la maison jouxte celle de nos amis. ll doit donc s’agir du Dr Germain Loro qui habite au 10 et de ses deux filles Justine et Rose mais là je suppute…Les cousins Pel(l)egrin Marcel et Lange peut-être sont aux extrémités. M. Abran est peut-être un petit fils d’André Vincent le maître cordier (lui et son épouse sont voisins par delà le chemin Aimé Genoud). Les mariés habiteront au 12 chez les parents  de Mme. La maison prendra plus tard le nom de « Villa Valentin » avoisinant « la Villa Loro »,qui, acquise par la ville, fut aménagée au début des années 50 en Centre médico-social Danielle Casanova.

 





-1901 :  Sont recensés campagne Valentin 12 place séminaire : Alexandre Valentin, retraité, sa femme Marie, sa fille Joséphine Marie et ses beaux-parents Paulin et Joséphine Gros.
Les Loro et les Sicard sont au 10 avec leurs domestiques, Jacques Démosthène Sicard 57 ans sera cette année-là un témoin de mariage de Claire Marie Sophie Loro 1876 une des filles de Germain Loro.

Comment Marie Valentin enfant (née en 1898) fille de M. et Mme Valentin résidant Place Séminaire au n°12 raconte vers 1904 la communion de sa meilleure amie Marie Trotobas née en 1894, fille de César et Elisabeth habitant rue de la Paix au n°6. Un récit plutôt onirique avec une communiante emplumée dans un compotier, dans une orgie de sucres, de bonbons, de papillotes, de glaces et de pièce montée…Peut-être un peu gourmande la petite Marie ?…


 
-1905 : Paulin Gros décèdera le 24 Mars.

Au fait, aucun de ces trois personnages n’était Alexandre Valentin ! L’enquête devait donc être relancée jusqu’à l’identification du personnage central qui se nommait…

La suite sur Marius François Auguste Infernet*

Sources

Plans cadastraux, matrices cadastrales, journaux (Le Var, Le petit Marseillais, Le petit provençal, La Revue maritime et coloniale, etc), registres de l’état civil (actes de naissance, de mariage, de décès), recensements de population, transcriptions hypothécaires, relevés de formalités, etc…(Archives du Var)

Archives privées (Plaques sêches au gélatino-bromure d’argent, faire-part de naissance, plan de table de mariage , menus de fête, etc)

Recherches de Ludivine Rembobine.

Mise en forme PdP pour La Seyne en 1900.

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