Passant, respecte cet asile !

Si ton cœur est pervers tremble d’y pénétrer,

Mais s’il est vertueux marche d’un pas tranquille,

Sur ces tombeaux tu peux pleurer.

Si vous avez manqué le début :

A la fin du XVe siècle C’est la naissance des premiers quartiers de la Sagno*(Tortel, Cavaillon, Beaussier). Ce hameau s’appelle ainsi du nom de la siagne, cette plante aquatique poussant en abondance sur ces rivages marécageux. Une chapelle y est construite en 1603, remplaçant le petit sanctuaire, reconnue succursale de celle de Six-Fours en 1614 date à laquelle premier cimetière y est érigé, attenant à la Chapelle côté parking Martini à l’emplacement du presbytère.

Ce n’est qu’en 1657 que La Seyne (et donc son église paroissiale) devient indépendante. Devant l’accroissement de la population le conseil de la jeune commune décide en 1673 de la construction d’une nouvelle église à l’emplacement de la chapelle qui fut rasée.

1674 : Pose de la première pierre de l’église actuelle Notre-Dame-du-Bon-Voyage* par Mgr Louis de Forbin d’Oppède*.

Le cimetière est agrandi en 1701, béni à cette occasion par Monseigneur Chalucet. Consolidé, encore agrandi par la suite, il devient sous dimensionné.

1774 première inhumation de la comtesse Rose de Vallavieille* (voir infra).

Louis XVI en 1779 interdit en France l’inhumation dans les églises paroissiales pour des raisons d’hygiène.

12 Juin 1804 : par décret impérial napoléonien, les nécropoles devront dorénavant être situées hors de chacune de ces villes ou bourgs à la distance de trente-cinq à quarante mètres au moins de leur enceinte, sur des terrains les plus élevés et exposés au nord.

1837 Déménagement du cimetière* actuel de La Seyne au quartier Saint-Honorat.

C’est la charte communale du 6 avril 1884 sous la III ème république (Jules Ferry étant président du Conseil des ministres), relative à l’organisation municipale, considérée comme l’une des premières lois de décentralisation, qui donnera des pouvoirs de police au maire (article 97 alinéa 4) et induira cette obligation aux municipalités de gérer leur cimetière…

« Vers la fin du seizième siècle, quelques familles dont la pêche était la profession habituelle , quittèrent les hauteurs de Six-fours et construisirent des habitations sur le bord et à l’extrémité ouest de la rade de Toulon; leurs pénibles travaux y étaient plus fructueux, leurs frêles embarcations y trouvaient un abri plus sûr contre la violence des vents, et les descentes des pirates y étaient moins à craindre. Ces familles eurent des imitateurs et leur réunion forma une colonie qui , pour ne pas manquer trop souvent aux devoirs du chrétien, se détermina à élever une chapelle pour la célébration de l’office divin. Cette chapelle, sous le vocable de Notre Dame de bon Voyage , fut bâtie en 1603 sur l’emplacement qu’occupe actuellement l’église paroissiale, en vertu de l’autorisation qu’accorda Robert de Frangipani, Abbé de Saint-Victor, seigneur temporel et spirituel de Six-fours. Avec l’agrément et de l’autorité du même seigneur Abbé, cette chapelle fut érigée en paroisse en 1614, des fonds baptismaux y furent placés et l’on fit dans le même temps l’acquisition d’un terrain pour le convertir en cimetière ».

Bulletin de l’Académie du Var. Académie du Var. Auteur du texte. Bulletin trimestriel de la Société des sciences, belles-lettres et arts du département du Var, séant à Toulon. 1841

Jadis attenant à la paroisse du bourg de La Seyne dépendant de Six-Fours (la Chapelle de 1603 fut reconnue église succursale en 1614 puis église paroissiale indépendante en 1657), côté parking Martini à l’emplacement du presbytère, un cimetière fut donc érigé en 1614, agrandi en 1701, béni à cette occasion par Monseigneur Chalucet. Consolidé, encore agrandi par la suite, il devient sous dimensionné. D’autres cimetières annexes ont existé, pour les Capucins* au quartier Tortel* ainsi qu’au couvent de la Présentation* pour les Présentines, et bien sûr sur le terrain de la chapelle des morts*.

C’est Louis XVI en 1779 qui interdit l’inhumation dans les églises paroissiales, pour des raisons d’hygiène.

De plus un décret impérial sur les sépultures tombe le 23 prairial an XII (12 Juin 1804) : les nécropoles devront dorénavant être situées hors de chacune de ces villes ou bourgs à la distance de trente-cinq à quarante mètres au moins de leur enceinte, sur des terrains les plus élevés et exposés au nord. C’est la charte communale du 6 avril 1884 sous la III ème république (Jules Ferry étant président du Conseil des ministres), relative à l’organisation municipale, considérée comme l’une des premières lois de décentralisation qui donnera des pouvoirs de police au maire (article 97 alinéa 4) et induira cette obligation aux municipalités de gérer leur cimetière. La charte confirmera d’ailleurs les règles de prairial à propos de la distance des 35 mètres des habitations.

Le quartier des Pénitents Blancs* répond au cahier des charges. L’acquisition de ces terrains pour difficultés financières ne se fit que bien plus tard, en 1827. La nature des terrains (Beaussier et Hermitte), des phyllades schistiques (comme le massif de Sicié), exigera des travaux de défoncement pour faciliter le creusement des fosses (1836).

Le nouveau cimetière est mis en service le 12 novembre 1837.

Le petit nombre de tombes antérieures à 1837 font douter d’une translation massive de l’ancien cimetière vers le nouveau. En 1844 le conseil de fabrique qui désire planter des arbres fruitiers et des platanes sur le site de l’ancien cimetière renonce pour raison financière à exhumer les ossements pour les transférer au nouveau.

Lors de la pose de la structure métallique de l’atelier des turbines*, en 1906, des ossements sont retrouvés et déposés au cimetière sans plus de précisions. 

Le cimetière sera agrandi en 1860/65, puis 1888/91 puis 1937, puis 1960/65, 1980/85.


En souvenir des actes de dévouement, de courage et de charité accomplis pendant la désastreuse épidémie de choléra de 1865*, un obélisque fut édifié sur la place Bourradet*, transféré au cimetière en 1896.

Né le 29/03/1802 mort le 30 septembre 1865, concession à perpétuité accordée par la ville en 1885, le maire en étant Alphonse-Louis Barré, pour acte de dévouement et d’abnégation, l’artisan boulanger républicain (ancien résistant au coup d’état de 1851) ayant continué à nourrir les seynois durant l’épidémie de 1865 et l’ayant payé de sa vie…


Allée 12 Ouest deuxième place (n°265)

Adjoint au maire de La Seyne pendant seulement quelques jours : à peine élu 2e adjoint le 5 septembre, il fut nommé à la commission hygiène le 8 septembre et mourut du choléra le 21 septembre 1865 à l’âge de 49 ans.

Allée 10 sud (parcelle acquise de Jean François Chapuy)

Cyrus Hugues «l’apouticari» s’installa à La seyne comme pharmacien seynois après sa déportation comme opposant au coup d’état de 1851. Maire de La Seyne étiquette Gauche radicale, conseiller général du Var, il fut très impliqué dans la lutte contre l’épidémie de Choléra de 1865.



Pharmacien, beau-frère de Cyrus Hugues* lui succède à son décés (d’abord au 15 rue de la Paix puis au 14 de la rue rebaptisée Cyrus Hugues en mars 1896). Maire de La Seyne de 1909 à 1910.

Même sépulture « Famille Jean Armand » Allée 12 ouest

Clément Daniel, docteur en médecine, s’était illustré par son action, non seulement au moment de la terrible épidémie de choléra de 1865 mais aussi tout au long de ses 50 ans de carrière comme médecin-chef bénévole de l’Hôtel-Dieu.

« la commune reconnaissante des inoubliables services rendus pendant 48 ans par monsieur le docteur Clément Daniel aux malades de l’hospice de La Seyne lui concède gratuitement et perpétuellement dans le carré n°2, 1° allée transversale, deux emplacements de tombeau formant en totalité une largeur en façade de 2m20 sur une profondeur de 2m50. »


« A la mémoire du Docteur Clément Daniel son Bienfaiteur La Ville de La Seyne reconnaissante » 

des fleurs de lys en très bas-relief sur les blocs de construction de la façade de l’édifice.
Allée 1 est, 22 ème place

QUELQUES SÉPULTURES HISTORIQUES REMARQUABLES

de personnalités ayant fait l’objet d’un article sur le site(en caractères gras et marquées d’un astérisque).

La plaque de la tombe de Rose Louise Marguerite Vallavieille*, épouse De Pezenas De Bernardy, située dans I’allée 10 Sud, marque la présence du corps de la défunte décédée le 22 août 1829, antérieurement à la création du nouveau cimetière. Une légende s’y rattache (« la comtesse qui fut enterrée trois fois »…).

Sa dépouille ainsi que celle de Claire Hélène Granet épouse Daniel (décédée à La Seyne le 20 novembre 1815, située dans la chapelle Senez, allée 11 Nord) avaient donc été transférées de l’ancien cimetière.

Ces deux caveaux se trouvent dans la partie initiale du cimetière seynois.

Rose Louise Marguerite Vallavieille*


Charles le mariston* annamite, pensionnaire chez les Pères Maristes* de l’institution Ste Marie de La Seyne sur mer*, dont le destin voulut qu’il meure à 13 ans à La Seyne et soit enterré dans notre cimetière.

Les Rivière de la Souchère

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Allée 10

Le seynois Lange Pelegrin du quai du port fut directeur du Casino des Sablettes, du Grand Hôtel des Sablettes, du Grand Hôtel des Palmiers à Tamaris, du Casino de Toulon (qui accueillait Félix Mayol et Raimu), du Casino de Tamaris avec le monopole de toutes les salles de jeu de la ville, ainsi que de l’Opéra de toulon en 1905…par l’entremise, non pas de la tante Artémise, mais plutôt de celle de Michel Pacha !


Homme de sciences, initiateur de la bioluminescence, premier directeur du laboratoire de physiologie maritime de l’Université de Lyon à Tamaris sous le mécénat de Michel Pacha.

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Maire de La Seyne-sur-Mer de 1904 à 1909, conseiller général, il fut député du Var de 1909 à 1910, siégeant au groupe radical-socialiste. il fut aussi à la tête d’une maison de commerce en métaux à La Seyne-sur-Mer et lobbyiste pour la construction navale. (et aussi auteur de théâtre et de chansons sous le pseudonyme d’Henri de Mamers)

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 Fils du Dr Germain Loro*, il fut également un médecin de grande réputation au début du XXe siècle, médecin des forges et chantiers comme son père.

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Dès le XIe siècle, la famille BEAUSSIER est citée dans l’histoire de notre région, de même que celles des Daniel, des Tortel* ou des Denans. Des quartiers de la ville portent parfois le nom de ces familles.

Il y eut chez les Beaussier des marins, des militaires de l’armée de terre, des magistrats, des ecclésiastiques, des administrateurs, des propriétaires terriens. 

QUELQUES MONUMENTS REMARQUABLES

Quelques monuments remarquables

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Des monuments remarquables : La colonne « Fontaine Carnot » de 1869, la colonne dédiée aux victimes de l’épidémie de choléra de 1865, la stèle aux morts d’Afrique du Nord, le monument aux victimes des bombardements (24/11/43, 29/04/44, 11/07/44), le souvenir français aux morts pour la France, à ceux de l’explosion de la pyrotechnie, de l’explosion du cuirassé Liberté.

QUELQUES MAUSOLÉES INTÉRESSANTS

Les mausolées

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Quelques mausolées pêle-mêle : Famille Desmarquest, ossuaire municipal et famille Clément Daniel, famille Grinda et Henri Vellin, famille Badino, famille Daniel-Michel, famille Toussaint Bernard, famille Pigeonneau, famille Beaussier, famille Antonin Prieur…

QUELQUES PERSONNALITÉS DU SHOWBIZ

Showbiz

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  • Fernand Bonifay (1920-1993)

Auteur compositeur, il fut l’auteur d’immenses succès dont les plus connus sont incontestablement Maman la plus belle du monde (interprétée principalement par Luis Mariano et Tino Rossi) et Souvenirs, souvenirs (adaptation qu’il fit pour Johnny Halliday). On lui doit également les paroles de Petite Fleur.

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  • Simon Wajntrob (1943-1978)

l’impressario sulfureux de Mike Brant. Il était présent dans l’appartement le jour de la mort du chanteur, et son rôle n’est pas bien clair dans les dernières minutes avant le suicide. Simon Wajntrob fut lui-même retrouvé quelques années après mort de deux balles de revolver dans son auto, dans le bois de Vincennes.

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né à La Seyne-sur-Mer et mort à Sanary-sur-Mer,  acteur, imitateur, humoriste et écrivain, lancé par ses imitations de Charles de Gaulle.

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  • Igwal (1950-2000)


Auteur de bande dessinée et écrivain de littérature d’enfance et de jeunesse français.
Il co signait une chronique de l’image, « l’Iguane et le Casoar », dans Fluide glacial. 

QUELQUES TOMBES AU HASARD

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Les bombes n’épargnèrent même pas le cimetière, comme le rappelle cette inscription : « À la mémoire de nos chers disparus, pulvérisés dans leur tombe au bombardement du 29 avril 1944 »

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Détails

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Sources

Décret impérial sur les sépultures, Napoléon 12 juin 1804 (23 prairial an XII).

« Historique des cimetières seynois » Marius Autran (jcautran.free.fr/oeuvres/tome7/ memoires_entre_tombes)

« Si La Seyne m’était contée » Jean Vinatier 1974.

LE CIMETIERE DE LA SEYNE SUR MER : ÉTUDE POUR LA CONNAISSANCE ET LA SAUVEGARDE DES TOMBES (ARCHITECTURE FUNÉRAIRE, ASPECTS HISTORIQUES ET SOCIOLOGIQUES)
Document réalisé par Graziella Guglielmi à La Seyne-Sur-Mer – Août 1992 (texte et photos)
Cahiers Seyrois de la Mémoire N° 1-Janvier 1994.

« Le cimetière lieu de symboles et de mémoire » Marie-Claude Argiolas. 2007

Les monuments religieux de l’ouest toulonnais Cahiers du Patrimoine Ouest Varois n°5/6.

Bulletin de l’Académie du Var. Académie du Var. Auteur du texte. Bulletin trimestriel de la Société des sciences, belles-lettres et arts du département du Var, séant à Toulon. 1841.

Photos personnelles.

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