ÉLOGE FUNÈBRE
Messieurs,
Au nom de l’Institution Sainte-Marie où le regretté M. Beaussier a fait ses études et avec laquelle il a toujours conservé les relations les plus cordiales, permettez-moi de dire sur sa tombe, qui va se fermer, une parole de sympathie, qui soit en même temps une parole de consolation pour la digne compagne de sa vie et pour ses enfants
M. Beaussier disparait a un âge où ses amis pouvaient légitimement espérer le voir vivre encore de longues années ! Sa santé, il est vrai, inspirait depuis quelques mois de vives inquiétudes : il est pourtant mort à un moment où rien ne faisait prévoir un dénouement subit, alors qu’il venait de s’entretenir familièrement avec les siens.
Mais, Messieurs, M. Beaussier n’a pas été surpris par la mort; il s’était préparé courageusement et chrétiennement, et ce souvenir est la meilleure consolation que nous puissions offrir à cette heure à sa famille éplorée. Car, en face de ces séparations, dont nous sommes, hélas ! tous les jours, les témoins attristés, les consolations humaines, quelque cordiales et empressées qu’elles soient, sont si impuissantes qu’on ose à peine les offrir ! Mais l’espérance, la certitude d’un Revoir éternel dans un monde où les séparations ne seront plus à craindre, cette espérance est le meilleur adoucissement à la douleur de ceux qui demeurent, après la disparition de l’être aimé !
C’est une grande science, Messieurs, que de savoir mourir, c’est-à-dire de savoir être prêt, quand la mort vient, implacable, malgré les efforts de l’amitié et de l’art médical ! Et c’est seulement pour ceux qui ont eu, comme M. Beaussier, cette science, que l’on peut offrir, sans hésitations ni réticences, à une famille chrétienne, les assurances du Revoir éternel !
Tous ne savent pas apprécier le bonheur de croire ; mais ceux qui l’ont ne sont-ils pas les moins à plaindre ? Ne leur porte-t-on pas envie ? Ne sont-ils pas à imiter ?
Pas un de vous, Messieurs, ne me contredira, si, à l’ami que nous pleurons, je dis simplement : Au Revoir.
Bon et généreux, il faisait l’aumône dans une très large mesure et sans ostentation. Aussi les pauvres frappaient-ils souvent à sa porte, assurés de trouver auprès de lui un bienveillant accueil.
Il se plaisait à la vie de famille : son plus grand bonheur était de se voir entouré des siens, de ses enfants et petits enfants.
Dès que notre association amicale fut constituée, M. Roch Granet en fit partie; il fut même, dès le début, nommé Vice-Président du Comité, fonction qu’il a conservée jusqu’à sa mort.
En 1902, il présida, au collège, la Distribution des Prix et y prononça un discours sur « !a lutte dans la vie » et les moyens de livrer avec fruit ce combat de chaque jour.
Il était un des membres les plus assidus de nos réunions annuelles et, pour qu’il s’abstint d’y paraître, il lui fallait une raison bien grave. Il se proposait d’assister a la réunion du 17 Avril et avait même envoyé sa carte d’adhésion, lorsque survint la maladie qui devait l’enlever à l’affection des siens.
Sa mort a été, comme sa vie, profondément chrétienne.
ÉLOGE FUNÈBRE PRONONCÉ PAR Monsieur le Chanoine DELAUNAY, Supérieur du Collège sur la tombe de Monsieur Alexandre Joseph Beaussier, Pharmacien à La Seyne.
Voir Les Beaussier*
Sources
Entre nous (Archives I.S.M)
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