Né à Aix le 9 avril 1810, il obtient son doctorat en 1832 à Paris, ouvre un cabinet à Marseille en 1833 à 23 ans, et devient membre de la Société royale de médecine. En 1835 il est admis à la Société des Sciences, Belles-Lettres et rts du département du Var. En 1836 il se met à étudier « l’homoeopathie » sous la tutelle du Dr Duplat, puis en 1837 suit un stage de perfectionnement avec le Dr Samuel Hahnemann, le créateur même du concept d’homéopathie en 1796.

Il est déjà très titré quand, répondant seul à l’appel du Dr Lassis, membre de l’académie de Médecine, envoyé en Provence par le gouvernement de l’époque qui sollicitait tous ces confrères pour aider à circonscrire le fléau cholérique, quand tous les deux furent atteints par le terrible mal à Toulon, et que seul le Dr Chargé en survécut…qui publiera ensuite (1859) cette « Notice nécrologique sur le Dr Lassis »…

En 1843 il devient président de la Société royale de médecine de Marseille, rédige des publications, crée des revues d’homéopathie.

« Il est un des médecins homéopathes les plus actifs du 19ème siècle, non seulement dans sa clientèle, mais encore dans l’exposé et dans la défense de la théorie autant que de la pratique hahnemannienne« , ayant eu des entretiens directs et personnels avec Hahnemann lui-même.

« Cest donc sur une période d’une cinquantaine d’années que ses publications se succèdent avec sa collaboration au Journal de la Doctrine hahnemannienne, à la Revue de médecine spécifique, au Bulletin de la Société homéopathique de Paris, à la Revue homéopathique du Midi, à la Société de médecine de Marseille dont il assure la présidence en 1843, à la Bibliothèque homéopathique, périodique mensuel de la Société hahnemannienne fédérative ». (source Robert Séror)

Il est cité par « Homéopathe International » comme « One of the most important homeopaths of his time, was Napoleon III’s physician, being distinguished during the epidemic of cholera ». Après Marseille, Chargé vint se fixer à Paris, à la suite de la guérison du maréchal de Saint Arnaud et de ses soins à Napoléon III qui fait appel à lui pour des consultations.
L’Impératrice Eugénie a pour médecin personnel le docteur Tessier, homéopathe de renom et
médecin des Hôpitaux de Paris qui dédicace ses recherches sur la pneumonie et le choléra en
ces termes : « Au docteur Chargé, l’un des premiers et des plus illustres disciples de
Hahnemann en France ».

« En outre, il déploie sans cesse, avec persévérance et habileté une grande activité de propagandiste ».

« Médecin-adjoint de l’ Hôtel-Dieu de Marseille (Bouches-du-Rhône) pendant dix-huit ans, ancien chirurgien de la marine, attaché aux hôpitaux de Paris de 1827 à 1832, qui a créé à ses frais un dispensaire destiné à la classe pauvre, et qui s’est, en outre, distingué par son dévouement pendant les diverses épidémies du choléra, en 1832, 1835, 1837 et 1849″.(Le moniteur universel 01/12/1851)

Chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, Chevalier de la Légion d’Honneur le 15 août 1847 d’après la base Léonore reconstituée, en fait plutôt le 18 novembre 1851 selon Le moniteur universel, promu Officier le 12 août 1853 (décoré le 19 septembre), on apprend par un courrier du préfet des BDR daté du 4 mars 1876 destiné au Grand Chancelier de la Légion d’Honneur que le Dr Alexandre-Dominique Chargé ancien médecin à Marseille a quitté cette ville depuis 16 ans environ pour aller à La Seyne où il habite une maison de campagne connue sous le nom de « Villa Tamaris ».

Donc le Dr Chargé sera seynois d’adoption au début des années 1860. Il achètera en 61/62 la villa « Tamaris »qui avait appartenu à M. Antoine Trucy, avoué auprès du tribunal civil de Toulon, lequel avait accepté d’en louer une partie à George Sand du 19 Fev au 29 mai 1861, séjour justifié par une convalescence prescrite par son médecin. Elle était alors âgée de 56 ans.

En août 1862 Chargé obtient l’autorisation d’établir une huitrière devant sa maison de campagne de Tamaris un petit parc huitrier de 120 m2 (qui ne donna pas les résultats escomptés). Victor Coste, un grand scientifique spécialiste en embryologie et directeur général de la pêche sous Napoléon III, n’eut pas plus de réussite sur les huitres non plus avec son bugalet au milieu des pannes flottantes près du rivage de la chapelle des morts (1862/64) (voir les origines de l’aquaculture seynoise*)

Notre ami Paulin Gros*, lui, chef mécanicien aux Messageries Maritimes, avait sollicité un parc de 6,000 m2 à l’ouest du parc de la chapelle des morts*, requête qui lui avait été refusée.

*« Le parc de la chapelle des morts était situé à 150 m de la partie du rivage comprise entre cette chapelle, aujourd’hui disparue, et la pyramide qui existe encore au lieu dit le Pin-de-Grune » (La Revue maritime 1894).

Une anecdote intéressante :

Pour la Noël 1862, quatre cloches sont mises en place à l’église paroissiale de La Seyne, en dessous de celle de 1689 qui domine le clocher. A cette occasion une cérémonie de baptême est organisée, avec pour chacune d’elles désignation d’un parrain et d’une marraine.

Nul doute que cet illustre médecin de 52 ans, « grand prêtre de l’Homéopathie » selon Charles Poncy, le Dr Chargé de Tamaris, parrain de la cloche Ouest, qui plus est décoré de la Légion d’Honneur, fit une forte impression au fils âgé de 12 ans de la marraine de la cloche Sud, Marie Madeleine Mélanie Lombard, épouse de Clément Daniel*, au point (peut-être) de plus tard l’influencer en choisissant lui aussi la voie de l’Homéopathie et non pas la même discipline que son père (qui n’eut d’ailleurs jamais, lui, la légion d’honneur) et devenir le Dr Henri Daniel*, cet homéopathe distingué…

Ayant perdu sa femme et sa fille, Alexandre Chargé se remarie avec Julie Thinus de 15 ans plus jeune, dont il a une fille, Marie Jeanne Marguerite née en 1861. Un frère, Paul, est recensé en 1866 (p336) qu’on ne retrouve pas plus tard. Tous trois et leur domesticité sont recensés au quartier du Manteau encore en 1872 ainsi qu’en 1876 (p248). Lors du mariage de leur fille avec Georges Thomas des Chesnes (25/10/1880), ils étaient tous domiciliés Villa Tamaris à La Seyne-sur-Mer.

Lui décèdera le 31 juillet 1890 à l’âge de 80 ans à Saint-Raphaël (Var) où il avait du prendre sa retraite.

La signature du médecin…

Sources :

Le Moniteur universel (01/12/1851)

Biographie chronologique du Dr Alexandre Dominique Chargé par le Dr Robert Séror (interhomeopathy),

Bulletin de la Société médicale homœopathique de France 1863 (p 596), et 1876 (p277),

Bulletin de l’Académie du Var 1863 Volumes 30 à 31 ,

Société académique du Var 1861,

books.google.fr,

La Revue maritime 1894 Volume 123 (Page 436)

Michel Pacha par Georges Ortolan 1983

L’Homéopathie Française de 1850 à 1859 Par Mr Charles Janot

Mise en forme PdP pour La Seyne en 1900.

8 comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *