Inventaire :
Un fragment de la colonne de la Flagellation, de la Sainte Croix du Christ, et des reliques de capucins, d’un jésuite et d’un théatin…
St Félix de Cantalice
La thèque contient une relique provenant des os de St Félix de Cantalice*, frère mineur capucin, canonisé par l’Église catholique.(né en 1515 à Cantalice (Latium, Italie), mort à Rome le 18 mai 1587). Premier saint de l’ordre des Frères mineurs capucins, il est représenté avec comme attributs une besace parce qu’il était frère quêteur, surnommé frère « Deo gratias« , (« je rends grâce à Dieu ») car c’était sa réponse permanente à tous, qu’ils lui donnent l’aumône ou bien le repoussent. Lui-même se décrivait comme « l’âne des Capucins ». Son corps repose sous l’autel d’une chapelle qui lui est dédiée, dans l’église Notre-Dame de la Conception des Capucins, à Rome.
Colonne de la Flagellation du Christ
Saint Paul de la Croix
St Paul de La Croix* : Prêtre italien, mystique et ardent prédicateur de la Passion du Christ, fondateur de la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ ((les “Passionistes“).
Saint André Avellin
Andréa Avellino*, prêtre catholique de l’ordre des Théatins, vénéré à Naples (basilique San Paolo Maggiore)
Saint Benoît-Joseph Labre
Pèlerin mendiant français qui parcourut les routes d’Europe, patron des sans-abri, saint Benoît-Joseph Labre appartient au Tiers-Ordre franciscain, une association pieuse laïque fondée par St François d’Assise.
Constantinus miseratione divina
Episcopus Portuensis et S.Rufinae
S.R.Ecclesia Gard.Patrizi
sacrosanctae patriarchalis basilicae liberianae archipresbyter
SSMI DNI NRI PAPAE VICARIUS GENERALIS
romanae curiae ejusque districtus judex ordinarius etc.
Constantin par la miséricorde de Dieu
évêque de Porto et S.Rufinae ( un des sept diocèses suburbicaires immédiatement voisins de celui de Rome)
S.R.Ecclesia Gard.Patrizi
basiliques patriarcales sacro – saints LIBERIANAE arc
SSMI DNI NRI pape vicaire général de
la curie romaine et son juge de district ordinaire, etc
Universis, et singulis praesentes literas inspecturis fidem facimus, et attestamur, Nos ad majorem Omnipotentis Dei gloriam, suarumque Sanctorum venerationem recognovisse sacras particulas Ex indumentis Béati Benedicti Josephi Labre.
Pour tous et chacun des présentes lettres, nous croyons, attesteront, nous avons le plus grand souverain la gloire de Dieu, et de leur vénération est d’être reconnu comme les particules sacrées, venant des vêtements du béatifié Saint Benoît-Joseph Labre.
quas ex authenticis locis extractas reverenter collocavimus in theca argentea ovalis figuerae univo crystallo munita bene clausa, et funiculo serico coloreis rubri colligata, ac sigillo nostro signata, easque consignavimus cum facultate apud se retinendi, aliis donandi, extra Urbem trnsmittendi, et in quacumque Ecclesia, Oratorio , aut Cappella publicae Fidelium venerationi exponendi. In quorum fidem has literas testimoniales manu nostra subscriptas, nostroque sigillo firmatas per infrascriptum Sacrarum Riliquiarum Custodem expediri mandavimus.
que nous avons extraits de morceaux authentiques, nous avons respectueusement placé dans une boîte ovale en argent et bois de figuier , bien fermée, protégée par un monocristal, et attachée avec un cordon de soie de couleurs rouges, et scellée de notre sceau, et nous avons déposé leur avec la faculté de les garder avec nous, de les donner à d’autres, de les envoyer hors de la ville, et dans toute église, oratoire ou chapelle publique pour le culte des fidèles. En la foi de qui nous avons envoyé ces lettres de témoignage, signées de notre main et scellées de notre sceau, par le soussigné Conservateur des Saintes Reliques.
Ce type de relique de 2e classe car « Ex indumentis », c.à.d venant de l’habillement du saint peut être obtenu le plus souvent gratuitement. (d’où la mention gratis au bas du certificat)
Il faut préciser que Benoît-Joseph Labre par esprit de mortification, avait fait vœu de ne jamais se laver. Il est mort à trente-cinq ans « en odeur de sainteté »…
Reliques de Capucins
Fr carolus felix a mediolano causarum servorum dei ordinis minorum S. francisci capuccinorum postulator generalis Fr.
Carolus Félix de Milan, postulateur général de la cause des serviteurs de Dieu de l’ordre mineur de Saint François des Capucins
universis has literas inspecturis testor me e locis authenticis extraxisse particula
En examinant toutes ces lettres, j’atteste avoir extrait des fragments authentiques…
…des cendres de St François d’Assise* (le fondateur de l’ordre des Frères mineurs) et de Saint Joseph de Leonessa* (prêtre de l’Ordre des Mineurs Capucins, italien, prédicateur et missionnaire), des particules d’os de Saint Fidèle de Sigmaringen* et de Saint Laurent de Brindisi* ( un docteur de l’Eglise), du bienheureux Bernard d’Offida*, Ange d’Acri* , un fragment de la ceinture de St Félix de Cantalice, du cilice de Saint Séraphin d’Ascoli* (encore des capucins), un morceau du voile de Ste Véronique Giuliani* ( gloire féminine de l’Ordre des Capucins), un fragment de vêtement et d’os de Saint Bernard de Corleone*, et contrairement à l’habitude du béatifié Crispin de Viterbe* (il sera canonisé en 1982), tous de l’ordre des capucins.
Capucins
Sainte Croix du Christ
Fragment de bois de la Sainte Croix du Christ
Ludovicus Jacobus Mauritius miseratione divina et sanctae sedis apostolicae auctoritate, Tituli SS Trinitatis in Monte Pincio S.R.E Presbyter Cardinalis de Bonald, archiepiscopus Lugdunensis et Viennensis, Galliarum Primas, etc.
Louis-Jacques-Maurice de Bonald, par la miséricorde divine et par l’autorité du saint-siège apostolique, du titre de SS Trinité du Mont Pincio (L’église de Santa Trinita dei Monti à Rome) SRE de la Sainte Eglise Romaine Cardinal-Presbytre de Bonald, archevêque de Lyon et de Vienne, Primat des Gaules, etc.
Suite et fin ?
Autres objets dignes d’intérêt :
Accompagnant ces reliques et leur certificat, une lettre manuscrite de l’émissaire (« Mille »?) envoyé par son révérend père, chargé de se faire donner ces reliques par l’Archevêque d’Aix, datée du 10 mars 1855…
Mon Révérent Père…
Ainsi qu’un certificat (sans la thèque qu’il était censé authentifier) daté de 1832, émanant de Jean Paul Gaston de Pins, évêque,Administrateur apostoliquedu diocèse deLyon (et de Vienne).
Addendum
Pendant l’étude et le pieux classement de ces reliques (retrouvées fortuitement dans un sac plastique au fond d’un vieux carton déchiqueté paraissant destiné à la poubelle), dans le traitement de ces certificats patiemment reconstitués (chaque parchemin pris en photo plusieurs fois, déplié précautionneusement car empaquetant sa relique depuis des années et devant être manipulé avec précaution), soudain une apparition…
…cette règle en bois qui me servait d’appui dont je n’avais absolument pas remarqué l’inscription celle d’un élève de seconde division année 1906/1907 ! Comme un clin d’oeil plus de cent ans après ! L’histoire ne dit pas (encore) s’il a été béatifié…
Nota bene :
Il existe un commerce de ces objets pieux sur les sites marchands, de quelques centaines à quelques milliers d’euros (WorthPoint, Abebooks.fr, catawiki, eBay, Drouot). Concernant les reliques comme celles-ci on peut y lire que depuis le Concile de Trente, toutes les reliques, pour la vénération publique, doivent être accompagnées d’un certificat d’authenticité. La relique autorisée à la vente contient un objet de dévotion, autre que le corps, sacré pour l’Église catholique, donc « de deuxième classe », un morceau de roche ou de textile. La relique est un cadeau, vous achetez la thèque et le document…
À suivre…
Sources
Patrimoine ISM
Wikipedia
nominis.cef.fr/contenus
ilovetranslation.com
PdP pour maristes-alumni.com et laseyneen1900.fr
Ces « reliques » ont-elles été authentifiées par des méthodes plus contemporaines? (carbone 14 par exemple)
L’Eglise vendait des indulgences, pourquoi ne pas trafiquer des certificats d’authenticité?
Merci de cette question. Non, bien sûr qu’elles n’ont pas été soumises à la datation au C14 par exemple et encore moins authentifiées. Il en est de même pour toutes les reliques y compris celles qui se vendent à Drouot plusieurs milliers d’euros…Les moines en question méritaient – ils d’être reconnus comme saints ? Se peut-il que soient parvenus jusqu’à nous des fragments de la croix du Christ ou de la colonne sur laquelle il a été fouetté s’il n’a jamais existé ? Tout ceci relève de la Foi. Le saint suaire est reconnu par l’Eglise comme une icône du moyen âge et non comme une trace historique (l’analyse d’un petit morceau de sa bordure réfute son authenticité). Ce qui fait objectivement la valeur de ces reliques en dehors de toute croyance c’est qu’elles témoignent de l’existence d’un couvent de capucins antérieurement à l’installation à La Seyne des Pères Maristes puisque les hautes instances religieuses du XIXe les ont confiées à l’institution… voir La Capucinière : laseyneen1900.fr/2023/12/05/la-capuciniere/