Germain Loro
(4 Octobre 1845 – 17 Mai 1905)
Né à Toulon le 4 Octobre 1845 de Blaise Quirico Loro né à Monza Italie, cafetier en 1845 (puis distillateur en 1852, et liquoriste en 1870), et de Henriette Marie Bordet.
C’est très vraisemblablement chez les Maristes qu’il a fait sa scolarité avant d’intégrer Santé navale à l’époque à Montpellier. Ce collège*, autorisé par le roi Louis Philippe Ier, a été ouvert sous la seconde République, le premier mars 1849. Il a préparé à l’école navale de 1854 à 1924.
Titulaire d’un doctorat en médecine pour sa thèse sur le diabète sucré obtenu à Montpellier en 1870 (école de Santé Navale et Coloniale de Montpellier*).
*Jusqu’à la Révolution les Médecins et les Chirurgiens de la Marine étaient formés dans 3 Écoles avec Hôpital Rochefort, Toulon et Brest, datant du XVIIème siècle, dont la qualité leur avait valu le titre de « Collège Royal de Médecine ». En 1802 quand Bonaparte réforme l’Université (les Écoles de Médecine avaient été, rappelons-le, fermées par la Révolution – tout le monde pouvait être médecin ! – qui « n’avait pas besoin de savants » et Lavoisier guillotiné) la nouvelle Loi prévoit que les médecins militaires « peuvent en raison des services rendus à la Nation et de leur acquis antérieur » soutenir une Thèse après un stage raccourci et sans paiement de droits. Ceux-ci vont largement en profiter puisque de 1802 à 1893 ce sont 1 145 « marins », dont 149 déjà décorés de la Légion d’Honneur, sans compter les médecins de l’Armée de Terre, qui soutiendront une thèse à Montpellier, soit 13 % des thèses soutenues. Il faut préciser que depuis très longtemps les médecins, d’ailleurs plus souvent des chirurgiens, embarqués sur les bateaux ne faisaient pas que de la Médecine mais aussi de la Botanique, de la Zoologie, de la Minéralogie, de l’Ethnologie etc… Ils ont approvisionné le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et de nombreux jardins botaniques en plantes, en minéraux, animaux nouveaux (terrestres ou marins) qu’ils découvraient. D’ailleurs beaucoup portent leur nom et je n’en citerai qu’un « l’anophelès Coustani » du nom d’un médecin de Marine né à Montpellier, donné par Alphonse Laveran lui-même. Amédée Lefevre (thèse 1827) identifiera le Saturnisme et Gélineau (thèse 1858) découvrira la Narcolepsie. D’autres aussi seront célèbres. Avec l’évolution de la législation concernant les études médicales, les médecins militaires ont dû suivre le mouvement, une École de Santé Militaire fut créée à Lyon en 1888 et en 1890 l’École Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies à Bordeaux. Montpellier était également sur les rangs pour l’accueillir et Bordeaux l’emportât car elle accordait plus de bourses et fit valoir qu’elle était à mi-chemin de Brest et de Toulon (!) et qu’elle avait un port. Celui de Palavas ne pouvait rivaliser avec le port de la Lune alors dans sa période faste. En 2011 Bordeaux fut fermée et sa mission reprise par l’École de santé des armées située à Bron près de Lyon.
Dr Borgomano
D’abord aide médecin de la Marine sur l’aviso à hélice « Le Pélican », puis médecin de deuxième classe, il est nommé en 1871 chevalier de la Légion d’Honneur par le ministre de la Marine et des Colonies de la troisième République Léon Martin Fourichon (quelques jours avant la capitulation de Paris et la signature de l’armistice Franco-Allemand). Il démissionnera de la marine en 1872.
Il exerce alors dès 1871 son métier en tant que médecin des Forges & Chantiers de la Méditerranée, et réside au 10 de la place séminaire ( futur centre médicosocial, actuel Espace Casanova ).
Personnalité locale, philanthrope, il est surnommé « Le médecin des pauvres ».
Il est très souvent cité dans la gazette locale comme médecin du premier recours de tous les faits divers requérant une intervention médicale…
(NDRL : et souvent du dernier recours…)
Il est élu conseiller municipal du maire Saturnin Fabre, nommé en Avril 1885 (avec entre autres l’ancien maire Cyrus Hugues*, à qui il avait d’ailleurs remis les insignes de chevalier de la légion d’honneur en 1880, Cyrus Hugues étant alors maire de La Seyne et Conseiller Général du Var) et dont il fera l’oraison funèbre en 1896.
Pendant cette mandature il sera Président du « Comité de protestation » qui contribua à empêcher le maire de réaliser son projet d’ émissaire commun avec Toulon en vue de régler le problème de l’hygiène publique, de la collecte des eaux usées et de l’évacuation des égouts (projet qui ne verra le jour que 60 ans plus tard).
Le 12 avril 1885 il reçoit la Médaille d’Or de première classe pour « Actes de Courage et de Dévouement pendant l’épidémie cholérique de 1884 ».
Marié à La Seyne en 1873 à Marie Sophie Antoinette Gautier, Il est le père de 4 enfants dont un fils Henri Loro* (1874-1939) qui sera lui aussi médecin des F&C de grande réputation.
Il fut témoin et protagoniste de l’assassinat de Mme Michel Pacha* dont il désarmera le meurtrier, au cimetière de Sanary en 1893, où il était présent en tant qu’ami de la famille.
http://www.laseyneen1900.fr/2020/09/02/lassassinat-de-mme-michel/*
Sur les Recensements de La Seyne (1896, 1901 et 1906) la famille Loro habitait au 10 place séminaire (avec la famille Sicard) dénommée campagne Sicard après le décès de GL, dans cette villa qui deviendra le centre médico-social Danielle Casanova.
Il disparut le 17 Mai 1905 à La Seyne.
La Place Séminaire fut renommée Place Germain Loro* le 20 Novembre 1909.
Sa veuve Marie Sophie Antoinette Gautier (1849-1931) héritera d’un domaine (aujourd’hui la ferme des Olivades, une exploitation maraîchère entre Toulon, Ollioules et La Seyne) par son oncle le chanoine Antoine-Stanislas Sénéquier (1815-1903) dont le père Bernard Jacques Christophe Sénéquier était un peintre et sculpteur français auteur de nombreuses sculptures sur bois conservées dans des édifices de la côte toulonnaise.
Marie Sophie Antoinette Gautier (1849-1931) épouse de Germain Loro (1846-1905), ici avec sa fille Marie Anatoline Loro épouse Giraud (1879-1942), son mari et deux de ses enfants à La ferme des Olivades, en 1904, pour l’inauguration d’’une éolienne.
(Photo de famille aimablement fournie par Daniel Vuillon, sixième génération à exploiter les Olivades).
Sources
Manuscrit Honoré Besson
Archives municipales
Photos de famille aimablement fournies par Daniel Vuillon, sixième génération à exploiter les Olivades
https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/
Archives du Var
Généanet
etudesheraultaises.fr (Dr Borgomano)
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