La Seyne représentée à Paris lors des différentes Expositions Internationales Universelles de 1867, 1889 et 1900
1867
« L’Exposition universelle de 1867, également appelée Exposition universelle d’art et d’industrie, organisée par Napoléon III à Paris, est chronologiquement la septième Exposition universelle et la deuxième se déroulant à Paris après celle de 1855. Elle s’est tenue du 1ᵉʳ avril au 3 novembre 1867 sur le Champ-de-Mars, à Paris. 41 pays (32 pays et leurs colonies) étaient représentés ».
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Pour réunir tous ces pays, Napoléon III innove pour « qu’elle soit plus complètement universelle que les précédentes », notamment en l’organisant par Pavillons nationaux, (ce qui restera la formule des expositions futures), installée pour la première fois au Champ-de-Mars et desservie directement par une gare, remarquable par son Palais Omnibus, immense bâtiment circulaire Surnommé le « Colisée moderne ».
1867
La Compagnie des Forges et Chantiers de la Méditerrannée a reçu à l’exposition Universelle un grand prix pour ses modèles de navires et machines marines.
M. Louis-Edouard Lecointre, ingénieur de la marine impériale, détaché à la Compagnie des Forges et Chantiers de la Méditerranée, a été nommé officier de la légion d’honneur.
La république du Var 8 juillet 1867
Ce modèle a été présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1867.
maquettiste : « Atelier de modèles des arsenaux »
La Frégate cuirassée La Gloire est le premier navire de guerre cuirassé construit en Occident. Elle a été construite pendant le règne de Napoléon III juste après la Guerre de Crimée.
La rapidité impressionnante de cette frégate entraina la commande de onze autres navires identiques par la France et de nombreux paquebots et unités de guerre par 8 autres nations…
Dessin représentant une vue de la machine de 300 chevaux de l’Alsace, exposée dans le hangar des machines marines à l’Exposition Universelle de 1867, dessin illustrant un article dithyrambique sur la Société Nouvelle des F&C de la Méditerranée :
« Nul établissement en France ne mérite mieux que les Forges et Chantiers de la Méditerranée d’être applaudi dans ses succès et acclamé dans son triomphe. Cet établissement a le mérite d’avoir doté notre littoral méditerranéen, dépourvu jusque-là de chantiers de construction et d’approvisionnements maritimes, de le doter, dis-je, d’un outillage admirable dont le monde entier. États et particuliers, viennent à l’envi se disputer les services. Il a trouvé moyen de réunir sur ce littoral désert, outre d’énormes approvisionnements demandés à l’industrie nationale, un personnel de 5000 ouvriers habiles, sans embaucher un seul homme de l’inscription maritime, charpentiers de port, calfats, voiliers ou autres.
Voilà à quelle puissance de création on arrive par l’habileté de la direction et par la sagesse intelligente de l’administration. Le grand prix conquis par la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée, à côté des puissants constructeurs de Greenwitch et de Glascow jusque-là sans rivaux, n’a trouvé que des applaudissements sympathiques, et pas un seul cri discordant.
Reconstituée en 1855 au capital de 7 millions, la Société nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée a successivement élevé sa production de navires de 8 millions à 25 millions par an. Sa vitesse acquise ne serait pas ainsi en progression, si elle n’avait conservé sa force initiale. La direction a mis à profit l’expérience, sans rien perdre de son initiative ; et c’est ainsi que les Forges et Chantiers de la Méditerranée se sont assimilé tous les progrès dans l’art des constructions navales, sans jamais se laisser devancer nulle part ni un seul jour. Une carrière si constamment heureuse et féconde ne s’explique pas seulement par l’habileté de la direction. il a fallu une administration de premier ordre pour assurer la route.
Il y avait au sein du conseil de cette Société un homme éminent, M. Simons, dont l’industrie déplore encore la perte. Ce conseil est présidé aujourd’hui par son gendre, M. Béhic, que ses succès de direction aux Messageries impériales avaient fait appeler par l’Empereur au ministère des travaux publics, et qui, heureusement pour la fortune de nos transports maritimes, est revenu à la direction des Messageries impériales et à la présidence du conseil des Forges et Chantiers.
Il existe une alliance d’origine entre ces deux sociétés ; car, c’est pour construire au compte des Messageries impériales que les Forges et Chantiers de la Méditerranée ont été d’abord fondés.
Depuis lors, les destinées de la nouvelle Compagnie se sont agrandies, par son activité d’abord, et puis par la révolution qui est survenue dans l’art des constructions navales.
…
Aussi, je le répète, la plupart des Etats de l’Europe sont devenus successivement les clients de la Seyne et de Marseille, l’Espagne, l’Italie, la Russie, la Prusse, oui! la Prusse, la Turquie, l’Égypte, le Brésil, et aussi notre marine impériale. Toutes les mers portent aujourd hui témoignage des succès de construction des Forges et Chantiers de la Méditerranée. «
L’Exposition Universelle de 1867 Illustrée
1889
L’Exposition Universelle Internationale de 1889 est la dixième du nom. Organisée à Paris, étendue sur 95 hectares, l’Exposition occupe le Champ de Mars, la colline du Trocadéro et les quais jusqu’à l’esplanade des Invalides, et la tour Eiffel construite pour cette occasion est au centre de tous les regards. Son thème est la Révolution française, dans le cadre du centenaire de cet événement. La capitale des lumières célèbre 100 ans de liberté, d’égalité et de fraternité. « Outre la tour Eiffel, flambant neuve, l’attraction principale offerte aux 28 millions de visiteurs de l’Exposition universelle est le « village nègre » et ses 400 Africains, exhibés sur l’esplanade des Invalides, au milieu des pavillons coloniaux ». Ces zoos humains, « spectacles anthropozoologiques » ont un énorme succès…
« L’exhibition ethnologique »
René de Jouëtte*, premier mytiliculteur à La Seyne-sur-Mer, est reconnu à l’Exposition Universelle Internationale de 1889 comme l’un des fondateurs de l’ostréiculture en Méditerranée et obtient une médaille d’argent « pour toutes ces inventions, en particulier pour son radeau flottant de 1260 m2 (une installation de 408 compartiments, propice à l’engraissement des huîtres) et pour sa technique de recueil du naissain mise au point en Corse ».
Les F&C de La Seyne présentent leur savoir-faire de l’époque, la tourelle Canet (photo) et quatre reproductions de navires construits aux Chantiers, les modèles riches du Cécille un croiseur rapide, du Pelayo (photo) un cuirassé, du Brésil (un paquebot de croisière) et de l’Itsukushima un garde-côte japonais, maquettes dues à deux ouvriers d’élite, L. Arène et Louis Burgard…
La tourelle système Canet présentée à l’Exposition Universelle de 1889 est la même qui est destinée au garde-côtes japonais en construction à La Seyne, et qui contiendra un canon de 32 centimètres. Elle se compose d’une muraille fixe circulaire, en acier, de 7 mètres 60 de diamètre, 2 mètres 20 de hauteur et 33 centimètres d’épaisseur. A l’intérieur, abritée derrière ce parapet cuirassé, est la charpente mobile en acier, sur laquelle est installé le canon avec son affût, ses accessoires et ses appareils de manœuvre et de pointage dans toutes les directions, si ingénieusement combinés, que tout ce système mobile dont le poids n’est pas moindre de 100 tonnes, peut être manoeuvré sans efforts par la main d’un enfant.
La tourelle est fermée dans sa partie supérieure par une carapace d’acier de laquelle émergera l’énorme canon qui mesure 13 mètres de long, 1 mètre 36 de diamètre à la culasse, et pèse à lui seul 66,000 Kilos…
Les chantiers de La Seyne à l’Exposition 11 avril 1889, La république du Var
Les modèles riches ne seront pas un moindre sujet de curiosité. ce sont, comme il est dit plus haut, une réduction a l’échelle de 2 centimètres par mètre de quatre navires: le Cecille, croiseur rapide français, de 1ère classe, qui a été livré depuis quelques mois à l’arsenal, et doit faire sous peu ses essais définitifs de vitesse; le Pelayo, le cuirassé dont la presse maritime du monde entier a mentionné les brillantes expériences; le Brésil, l’un des plus beaux paquebots de la flotte des Messageries Maritimes qui est en ce moment en état d’achèvement dans la darse de nos ateliers, et l’ltsukushima garde-côte japonais, qui sera lancé dans quelques mois. Ces modèles sont la reproduction fidèle de tous les détails extérieurs de ces navires. C’est un véritable travail artistique, d’un fini, d’une précision remarquables. dus à deux ouvriers d’élite : MM. L. Burgard *et L. Arène.
Les chantiers de La Seyne à l’Exposition 11 avril 1889, La république du Var
Maquette du Pelayo, dont l’armement fut terminé en 1890, qui sera visité sur site à La Seyne par le Président de la République Sadi Carnot en honneur des F.C.M
1900
L’Exposition universelle de 1900 ou Exposition de Paris 1900 est la cinquième exposition universelle organisée à Paris après celles de 1855, 1867, 1878 et 1889. Elle a pour thème « Bilan d’un siècle ». Manifestation emblématique de la Belle Époque et de l’Art nouveau, elle lègue à Paris plusieurs bâtiments dont le Petit Palais et le Grand Palais.
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Le même Louis Burgard*, sa réputation grandissant, ira représenter les F.C.M à l’Exposition Universelle de 1900 avec la maquette du Jauréguiberry*.
Guillaume Besson *(1845-1931), grand architecte naval et professeur de dessin de constructions navales, reconnu comme inventeur de porte-manteaux d’embarcations, d’un appareil pour le filage de l’huile, etc, obtient une mention honorable pour ses engins de sauvetage à l’exposition universelle de 1900.
En 1900 à l’Exposition Universelle de Paris, Raphaël Dubois présenta la lampe à bactéries lumineuses, ce qui lui vaudra une médaille d’or. Raphaël Dubois*, pharmacien, médecin, professeur à la Faculté des sciences de Lyon, était surtout un physiologiste ayant une culture pluridisciplinaire allant de la biophysique à la biologie marine. Il obtint la création, sur un terrain de 2700 m2, don de Michel Pacha*, d’un laboratoire de physiologie maritime à Tamaris établi dès 1890 dépendant de la chaire de physiologie. Il est mondialement reconnu comme l’initiateur de la bioluminescence « qui appartient au patrimoine seynois » selon Gérard Brichon le dernier directeur de l’Institut de Biologie marine*.
à suivre…