Les joutes (La Targue, La Tàrgo prouvençalo)

« Les joutes nautiques font partie des jeux provençaux les plus anciens. Juchés sur la « tintaine », les deux joueurs, plastrons sur la poitrine et lance à la main, s’affrontent dans des combats âpres, condensés d’honneur médiéval et de fête populaire ». Pourtant…

« …Il faut écarter l’idée que les joutes nautiques soient issues des tournois de joute à cheval du Moyen Age.En effet les joutes nautiques sont bien plus anciennes, puisque les plus anciennes représentations connues se trouvent sur des bas reliefs de l’Ancien Empire Egyptien, soit vers 2700 avant JC ».

(www.ffjsn.fr/ffjsn/historique/)

Les fêtes de juillet à La Seyne

... »Les joutes provençales où de solides « targaïres », protégés par un bouclier de liège ou de bois, debout sur la « tintaine », affrontaient leurs adversaires approchant sur leur bateau armé de huit rameurs ».

(Louis Baudoin 1965)

« La joute du 14 juillet à Toulon fut réservée de 1900 environ à 1914 aux nationaux, donc interdite aux pêcheurs italiens de la section de Saint-Mandrier ». 

(Jean-Claude Gaugain 2001)

« Plus que dans la plupart des autres communes varoises, la fête locale seynoise, qui se déroulait la première semaine de juillet, intégrait un grand nombre de concours dont la plupart étaient à caractère « sportif » : courses d’animaux, courses pédestres, sauts, régates à l’aviron et à la voile, tir à la cible, boules, jeu de paume, jeu de ballon, auxquels il faut ajouter les concours de danse (danses de caractère, valse), les jeux nautiques (targue, jeu de bigue, courses à la nage avec lâcher de canards et plus rarement de cochons) et enfin les affrontements plus ou moins codifiés, comme l’escrime qui restait alors encore largement un entraînement au duel, la boxe française et la lutte…La Seyne était également célèbre pour ses joueurs de paume et de ballon. Là aussi, les Italiens jouaient les premiers rôles…Mais à partir du début des années 1890 jusque vers 1905, avec la montée du nationalisme (boulangisme et poussée xénophobe au moment de l’affaire Dreyfus), des communes interdirent aux étrangers la participation aux concours des fêtes locales et de la fête nationale…La joute du 14 juillet à Toulon fut réservée de 1900 environ à 1914 aux nationaux, donc interdite aux pêcheurs italiens de la section de Saint-Mandrier. » 

ASSOCIATION POUR L’HISTOIRE ET LE PATRIMOINE SEYNOIS. Jean-Claude GAUGAIN (2001)

Les joutes – Jousting – La Targue

On exécute dans les ports de mer des jeux qui tendent aussi à donner aux marins les qualités nécessaires à l’exercice de leur profession et qui remplissent même plus directement ce but. On distingue parmi ces jeux la joute qui s’appelle en provençal la Targo (le bouclier) et la Bigo (bigue), en terme de mer pièce de bois ronde, longue et mince.

Un petit port de mer est un cirque tout formé pour l’exécution d’une fête. A l’approche des jeux, des essaims de spectateurs vont se placer tout autour. Les uns remplissent les quais, d’autres garnissent les fenêtres des maisons environnantes ou se placent sur les batiments de mer dont les pavillons et les banderoles déployés flottent agréablement.

D’autres enfin, plus courageux et plus impatients de voir de près, surchargent de frêles bateaux et tâchent de s’approcher du lieu de la scène.

Le capitaine du port dans un esquif léger que l’on distingue à son grand pavillon se porte rapidement de tout côté, donne des ordres, fait écarter les indiscrets et se tient prêt à décider les contestations. Au milieu sont les bateaux destinés à la joute fraichement espalmés (l’espalme c’est du suif mêlé de goudron dont on enduit les carènes des bateaux) et peints. Ils sont montés de nombreux et robustes rameurs vêtus uniformément et dans chacun est un commandant et un tambourin. On a placé à l’extrémité d’arrière de chaque bateau deux bouts de mats ou poutres, bien minces pour ne pas le surcharger, longs de vingt-quatre pieds desquels huit sont fixés solidement dans le bateau et seize avancent sur la mer en s’élevant.

Ils sont liés par deux traverses dont l’une auprès du bateau et l’autre à l’extrémité extérieure de cette espèce d’échelle. Cette dernière traverse sert de plancher au jouteur qui s’y place debout, armé d’une lance sans fer et d’un bouclier de bois. Il paraît dans les airs ferme et d’une contenance assurée malgré le mouvement des rames et des eaux. Son costume est quelquefois élégant, quelquefois ridicule. Les boucliers ont leur surface extérieure sillonnée par de petits liteaux en bois qui la divisent en plusieurs quarrés pour empêcher la lance ennemie de glisser. Il est de la loyauté du jouteur de le présenter à plein à l’adversaire et de peur que par un tour de bras, il ne le fasse biaiser il a un mouchoir noué à la cuisse qu’il est obligé de tenir dans sa main gauche. Au signal donné les tambourins se font entendre, les rameurs frappent l’eau, deux bateaux volent l’un contre l’autre, ils se joignent, passent à s’effleurer. Les timoniers les dirigent de manière que les échelles se rapprochent et se croisent presque en passant. Les jouteurs se cramponnent sur leurs pieds, lèvent la lance et visent au bouclier l’un de l’autre. Au moment du choc, ils augmentent par un petit mouvement du poignet seulement, la force imprimée par la rapidité de la course. Ils se frappent et du coup naissent toutes sortes d’accidents. Tantôt ils restent inébranlables ou sont tous deux culbutés. On les voit se sauver à la nage, les lances et les boucliers flottent sur l’eau. Souvent un des deux ferme comme un roc renverse nettement son adversaire. Un applaudissement général récompense son habileté. D’autres fois la victoire est douteuse. Le plus faible chancelle.

Il se tord pour s’empêcher de tomber. Il se prend à l’échelle. Les spectateurs poussent de longs éclats de rire et des cris de joie. Un troisième bateau s’est tenu prêt à entrer en lice; il court à la rencontre du vainqueur. Le combat recommence pour se renouveler ensuite. Lorsqu’un jouteur a gagné deux coups, on ne lui permet de jouter que contre ceux qui ont le même avantage et lorsqu’il y en a deux qui ont remporté trois victoires chacun, on oppose l’un à l’autre pour décerner le prix.

En fond les chantiers* et l’îlot Verlaque*
à Toulon aussi

Dès l’antiquité, vers 2700 avant J.C

Bas reliefs égyptiens et fresque de la tombe de PtaOtep à Saqqara

Et plus récemment : ici à St Elme*

Le diaporama sur les fêtes de juillet :

La Cride et Portissol (Sanary)
Capucin et Bec de l’aigle (La Ciotat)
Cassis

Voir ici La pêche à l’eissaugo*

Voir aussi Le bal de juillet à La Seyne*

et Les Fêtes de juillet* à La Seyne

Sources

http://seynoise.free.fr/seyne_ancienne_et_moderne/chapitres_baudoin/annexe_1_fetes.pdf

ASSOCIATION POUR L’HISTOIRE ET LE PATRIMOINE SEYNOIS. Jean-Claude GAUGAIN (2001)

Fédération Française de Joutes et de Sauvetage Nautique

Lou Tresor dóu Felibrige

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