15 octobre 1842 : naissance à Toulon de Grégoire Saturnin Calixte Fabre, dit Saturnin Fabre, qui fut élu maire de La Seyne trois fois de suite à partir de 1886…
Henri Ribot :
« Saturnin Fabre ne fut installé dans ses fonctions de maire que le 4 Avril 1886.
Mais au préalable il avait tenu à exprimer au sous-préfet l’attachement profond du Conseil municipal à la république avec prière de transmettre sa lettre au ministre de l’Intérieur. Sans perdre de temps devant le Conseil municipal réuni la semaine suivante, Saturnin Fabre expose l’ensemble de ses projets et ils sont grandioses. Tout naturellement les problèmes financiers se posent en priorité.
Il faut voir grand ! dit le Maire et il aborde l’idée d’un emprunt important pour démarrer rapidement. Il ne veut pas se satisfaire des petites affaires courantes.
L’adversaire politique, intraitable, subodore de vilains projets, susurre à longueur de journée que le Maire Fabre a des intentions maléfiques, qu’il prêche avant tout pour ses intérêts personnels confondus dans des entreprises juteuses. Les amis de Saturnin Fabre réagissent. Le Comité républicain et progressiste qui a soutenu sa candidature se réunit pour réaffirmer avec force la confiance qu’il a mise en lui. Quelques jours plus tard le Conseil municipal fera de même. Fort de la confiance de ses amis et d’une large fraction de l’opinion publique, le Maire entreprit de réfuter adroitement les attaques de ses adversaires.
On l’accusait de collaborer avec les représentants de la bourgeoisie locale et de les favoriser de toutes les manières. En fait, il fut très lié et ce fut bien naturel, à plusieurs personnalités dont notre ville a reçu les influences bénéfiques pendant de longues années. Pouvait-on lui tenir rigueur d’entretenir les meilleurs rapports avec MM. Noël Verlaque et Amable Lagane, ingénieurs des Forges et Chantiers, qui poussèrent au plus haut niveau la renommée de la construction navale seynoise en cette fin du XIXe siècle ? Pouvait-il refuser le concours de Marius Michel (Michel Pacha) qui décida d’urbaniser à ses frais toute la zone littorale de Tamaris pour en exploiter les avantages touristiques, d’organiser des transports maritimes reliant La Seyne à Toulon et Saint-Mandrier, de remplacer le vieux Chemin des Sablettes par la route départementale assurant la desserte des quartiers de Mar-Vivo, Fabrégas, les Plaines.
Les intérêts de Michel Pacha n’étaient-ils pas compatibles avec ceux de la commune ? Quand M. Lagane eut besoin de terrains pour agrandir les ateliers des Chantiers, il se tourna vers Michel Pacha, propriétaire de la colline Caire (Fort Napoléon) en accord avec la Municipalité à qui fut réservée des possibilités de voirie. Saturnin Fabre apprécia l’importante économie dont bénéficia son budget quand Michel Pacha prit à sa charge la réfection de la façade de la paroisse.
De même, il attacha le plus grand prix au geste de M. Lagane qui offrit pour ce même édifice un autel, véritable oeuvre d’art, à l’occasion du mariage de sa fille. Cet ouvrage, construit par la grande marbrerie artistique de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), reposait sur un bas-relief superbe orné de personnages sacrés. On comprend mieux qu’en présence de tels actes de générosité dont la ville bénéficiait indirectement, le Maire Saturnin Fabre n’allait pas chicaner M. Lagane sur le calcul des prix faits dont les ouvriers se plaignaient, pas plus qu’il n’aurait discuté du salaire minimum des centaines d’ouvriers italiens que Michel Pacha fit venir à Tamaris pour l’aménagement de la Corniche.
Il s’interdisait systématiquement d’intervenir dans les affaires patronales, estimant que les conflits sociaux devaient se régler avant tout par le dialogue entre patronat et syndicats. Cependant il eut peu à peu le sentiment que cette attitude de neutralité et son mutisme risquaient d’aggraver les injustices dont les ouvriers étaient victimes. Alors ne voulant plus courir le risque de leur réprobation, il n’hésita pas à solliciter du Conseil municipal l’autorisation d’intervenir dans les conflits sociaux pour y jouer un rôle de conciliateur.
Il fera au Conseil municipal une proposition jugée fort pertinente à savoir de ne confier qu’aux entreprises seynoises les travaux financés par la commune, de manière à limiter le nombre de chômeurs.
L’année de son accession à la tête du Conseil municipal, le chômage sévissait durement (Marius Autran, tome 2, 1988.) ».
https://www.facebook.com/HENRI.RIBOT/posts/tiens-aujourdhui-4-avril
L’occasion de voir ou revoir l’excellent exposé de M. Jean-Claude Autran « La Seyne d’Antan » sur la 13Bis TV en 2015 https://www.youtube.com/watch?v=UEvz813k78Y&t=603s
Saturnin Fabre reçoit Sadi Carnot…Le lancement du Jauréguiberry à LaSeyne. https://youtu.be/ceQsDXQ-K6k
Au lancement du Jauréguiberry en 1893, Sadi Carnot à La Seyne sur mer…Saturnin Fabre, Amable Lagane, etc…
Sources
Musée national de la Marine, Le Petit Journal, ecole.nav.traditions.free.fr (Hervé Bernard), jcautran.free.fr, webmuseo, marius-autran.pagesperso, delcampe.net, ulysse-web-travel, guardcrew.com, ebay.fr, mariusbar-photo, seynoise.free.fr, historic-marine-france.com, invaluable.com, gazette-drouot, auctionme-diaphotos, wikipédia, picasaweb, artcurial.com, L’illustration, cercle-cingria-valois, TFODE, forummarine, photographie-maritime.com, Navires de la Grande Guerre, librairiemarine, aufildesmotsetdelhistoire, sothebys, académie du Var guioljeanpierre, wrecksite, clausuchronia, maitres-du-vent, cartespostales.eu, englishrussia, Le Journal de l’Ain, Le petit Var, conférences JP Guiol,solimages-arkasdogs.org, histpat-laseyne, Histoire de la Seyne (Louis Baudoin), memoireetactualite.org, Henri Ribot, Patrick Martinenq, etc, etc…(Sur l’alliance Franco-Russe voir M/S 32.)
Merci pour toutes ces informations.
Les rues de La Seyne livrent le secret de leurs noms.
L’histoire de notre ville et de ses quartiers.
Bravo
Un travail quasi exhaustif ici : http://jcautran.free.fr/rues/lexique_rues_j.html