
Jean Arèse, ici à la direction de l’orchestre de l’Opéra de Toulon (30 juillet 1997)
Crédit photo seynoise.free.fr/
Jean Arèse, décédé le vendredi 21 mars 2025 à l’hôpital de La Seyne-sur-Mer, était une figure emblématique de la musique seynoise et un pilier de la Philharmonique La Seynoise, l’une des trois plus anciennes sociétés philharmoniques de France, fondée en 1840. Son parcours exceptionnel et son dévouement à la musique ont marqué des générations de mélomanes et de musiciens dans le Var. Il fut le dix-septième Président de La Seynoise*.

Un parcours musical et personnel riche
Son père, Antoine était mécanicien, puis frigoriste à l’Arsenal de Toulon, tubiste amateur (il jouait du saxhorn basse)à La Seynoise)
Dès son enfance, jean accompagnait son père aux répétitions, plongeant dans l’univers musical avec une passion qu’il décrira plus tard comme une vocation quasi religieuse.
À 12 ans, en 1948, il intègre l’orchestre de la Philharmonique, marquant le début d’une carrière qui s’étendra sur plus de sept décennies. Il y découvre un vieux hautbois dans un placard, un instrument qu’il adoptera et maîtrisera avec virtuosité, devenant également un joueur émérite du cor anglais.
Avant de se consacrer pleinement à la musique, Jean Arèse exerce pendant dix ans le métier de charpentier sur les chantiers navals de La Seyne, un lien avec la tradition ouvrière de sa ville qu’il n’oubliera jamais. Cette double identité – artisan et artiste – forge son caractère et son approche pragmatique de la direction musicale.
Jean Arèse obtient un premier prix de hautbois en 1954, un premier prix d’excellence en 1955 et un premier prix de virtuosité en 1956.
Une vie dédiée à La Seynoise
Jean Arèse gravit les échelons au sein de la Philharmonique avec une détermination remarquable. En 1958, à seulement 22 ans, il devient chef de musique, un rôle qu’il occupera pendant des décennies avec une énergie et une rigueur saluées par ses pairs.
En 1959, en parallèle de ses attributions à La Seynoise, il entre comme hautbois et cor anglais à l’opéra de Toulon, où en 1972 il est nommé titulaire du poste de second chef. Il y dirige alors les opérettes, ballets et opéras-comiques, une autre de ses passions qui l’a animée pendant 20 ans. En 1992, il accède à la présidence de l’association, qu’il cumule un temps avec la direction musicale, jusqu’à son dernier concert à la tête de l’orchestre en 2020. Sous son impulsion, La Seynoise connaît un renouveau, intégrant des répertoires variés – allant des classiques comme Ravel ou Purcell à des chansons populaires de Trenet et Bécaud – et s’ouvrant à de nouveaux instruments, notamment les cordes.
Homme-orchestre au sens propre comme figuré, il dirige également l’école municipale de musique de La Seyne, formant de nombreux talents locaux qui poursuivront des carrières professionnelles. Parmi eux, des noms comme Michel Fiol ou Serge Féral, qui doivent beaucoup à son enseignement exigeant et bienveillant.
Un monument de la culture locale
Décrit comme un « monument de la musique seynoise » par l’historien Jean-Claude Autran, co-auteur d’un ouvrage sur les 170 ans de la Philharmonique, Jean Arèse a incarné l’âme de cette institution. Son décès soudain, survenu à l’âge de 89 ans, a plongé la communauté dans une profonde tristesse. « C’était un homme qui a dédié sa vie à la musique et à La Seynoise », souligne Autran, président d’honneur de l’association à la demande d’Arèse lui-même.
Son influence dépasse le cadre musical : il a su faire de la Philharmonique un lieu de rassemblement et de transmission, renforçant le tissu social de La Seyne-sur-Mer. Ses concerts, souvent gratuits et accessibles à tous, reflétaient son désir de démocratiser l’art, une mission héritée des fondateurs de l’association en 1840.
Héritage et disparition
Jean Arèse laisse derrière lui un orchestre en pleine vitalité, comptant une cinquantaine de musiciens, et un répertoire riche de plus de 40 concerts annuels. Son dernier souffle, donné à l’hôpital de sa ville natale, symbolise une vie entièrement tournée vers sa communauté.
« Il a joué sa dernière partition et rejoint le paradis des musiciens », écrit jean-Marc Vincenti sur Var-Matin dans un hommage poignant publié le 23 mars 2025, deux jours après sa mort.
Son legs perdurera à travers les musiciens qu’il a formés, les mélodies qu’il a fait résonner et l’esprit de partage qu’il a insufflé à la Philharmonique La Seynoise, une institution qu’il a portée à bout de bras jusqu’à ses derniers jours.
Jean-Claude Autran dit de lui « C’était un homme de coeur d’une grande sagesse ,simple et jovial ».
Jean Arèse var-matin du 23/03/25
Voir ici l’article sur La Seynoise*
Sources
Grok 3
jean-Marc Vincenti var-matin
Histoire de la Philharmonique La Seynoise http://seynoise.free.fr