« En 1911, Théophile Delcassé, ministre de la Marine, décida de donner le nom de la capitale de la France à un nouveau cuirassé à construire. Le « Paris » fut donc mis à l’eau dès le 28 septembre 1912. Il aura lui aussi une longue carrière, participant activement à la Grande Guerre en Méditerranée contre la Marine austro-hongroise, puis à la Seconde Guerre mondiale. Il sera démantelé en 1956″.
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La construction

28 Septembre 1912 : Le lancement


Illustration d’un magnifique texte de Marius Autran*
…« Dans cette période de préparation intense à la guerre, le gouvernement de la IIIe République voulait donner au pays une flotte puissante. Les Chantiers de La Seyne, face à l’Arsenal de Toulon étaient admirablement équipés. Depuis 1872, la construction navale avait accompli des progrès surprenants dans notre cité. La Réputation des chantiers de La Seyne est mondiale »...
…À ce cuirassé d’un tonnage inégalé jusqu’ici, doté d’une puissance de feu redoutable, ne fallait-il pas un nom prestigieux ?…
N’oublions pas que nous sommes en 1911…
…Le nom de Paris, a pensé le Ministre qui a décidé seul du choix, est celui le mieux indiqué pour exalter les sentiments patriotiques des Français...
…La coque de ce cuirassé de 24 000 tonnes sera construite dans le temps record de 9 mois. La presse devra exploiter au maximum ce résultat technique remarquable, qui sera proclamé bien haut afin que les adversaires de la France le sachent et en tirent les conséquences... »




Le lancement du PARIS
« Le Faron avait mis son chapeau et Notre-Dame de Bonne Garde du Cap Sicié son manteau. Les gens du terroir savent bien la signification de ce double phénomène : la pluie n’était pas loin »…
« Au moment où les dernières opérations de lancement s’accomplissent, la tempête s’apaise. La pluie a cessé. On dirait qu’une force invisible a décidé de favoriser les meilleures conditions pour la réussite de ce spectacle grandiose.

Dès l’amorce du glissement quasiment imperceptible, les musiques ont égrené dans le vent les notes palpitantes de l’hymne immortel de Rouget de Lisle.

Tout le monde s’est levé sur les tribunes, les têtes se sont découvertes, les militaires au garde-à-vous ont salué le Paris.

L’immense foule quitte les chantiers, les tribunes se vident, les calèches et les fiacres attendent des personnalités sur la place de la Lune, mais les plus hautes instances officielles quitteront les chantiers par la mer pour reprendre leurs activités civiles ou militaires, exception faite toutefois pour les 319 convives invités au banquet offert par la Société des Forges et Chantiers dans le Hall du Casino de Tamaris paré admirablement pour la circonstance... »
« La parole fut donnée ensuite à Monsieur Henri Galli, Président du Conseil Municipal de Paris qui s’adressa aux convives en ces termes :
Messieurs ! Je lève mon verre et je bois au Paris, à la Marine française, à l’industrie et aux travailleurs français, à Monsieur le Ministre Delcassé qui représente si dignement et si fièrement le gouvernement de la République, à l’Union de toutes les énergies nationales pour la grandeur, la richesse et la gloire de la France !«
Le Général Sebert, Président du Conseil d’Administration de la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée, s’adressa à Monsieur le Ministre et à tous les convives en ces termes :
« Monsieur le Ministre, Messieurs,…
c’est surtout le personnel de nos chantiers et tous nos collaborateurs, si laborieux et si dévoués, qui doivent se réjouir en voyant le succès qui a couronné leurs efforts.
Monsieur l’ingénieur Rimbaud*, notre actif et distingué Directeur, qui a si bien préparé la construction de ce beau navire, nos ingénieurs qui l’ont si bien secondé et, à leur tête, son second M. Kauffer, qui en a dirigé l’exécution, puis nos maîtres et nos agents de tous ordres, et enfin nos nombreux et dévoués ouvriers, tous, à l’envi, ont rivalisé d’ardeur pour arriver à réaliser le programme ardu qui leur était fixé et doivent se féliciter du résultat obtenu ».
L’œuvre représente « la Ville de Paris [qui], du haut de sa nef, brandit devant Neptune sa sublime devise : Fluctuat nec mergitur. Le Dieu des Océans et sa suite de monstres marins assaillent sans répit les navires au péril de la mer. Vaincus et grondants, ils sont rejetés dans l’empire des eaux. Déesse de la Guerre et de la Sagesse, Minerve Athéné gouverne, et la Victoire ailée indique la route au navire triomphant » …
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« Sous le commandement de la ville de Paris qui brandit devant Neptune la sublime devise Fluctuat nec Mergitur, les monstres marins qui assaillent le navire sont vaincus tandis que Minerve Athénée, déesse de la Guerre et de la Sagesse, gouverne, la Victoire ailée indique la route au navire triomphant.
Cette oeuvre remarquable en argent doré, d’une longueur de 1,25 m, d’un poids de 55 kg fut évaluée à 32 000 francs or.
Le banquet officiel : Des fleurs partout, des bouquets embaument l’atmosphère. Sur un socle drapé d’une étamine bleue semée d’étoiles d’or, apparaît le surtout offert par la Ville de Paris. »
Le PARIS entrera en service le 1er Août 1914 juste à temps pour la première guerre mondiale…

» Courage, Santé, Espoir, pas de mauvais sang «

Après avoir été opérationnel au cours des deux guerres mondiales, il sera vendu à la ferraille le 21 décembre 1955 et démantelé à La Seyne en juin 1956.

Sources
http://jcautran.free.fr/oeuvres/tome1/cuirasse_paris.html#ANCRE7
Gallica / BNF
CPA Delcampe
L’Illustration
Le Petit Var
marius.autran.pagesperso-orange.fr
wikipedia.org
dossiersmarine.free
superstock.free
ecole.nav.traditions.free.fr
bringuier.free.fr
lemairesoft.sytes.net
ebay.fr
Jean Pierre Guiol conférences
museeciotadin.org
seynoise.free.fr
Histoire de La Seyne Louis Baudoin
pages 14-18.mesdiscussions.net
jcautran.free.fr
documents seynois
Patrick Martinenq
Henri Ribot éphémérides
archives.var.fr
histpat-laseyne.net