« Ces magnifiques ateliers où tout le jour, sur les carcasses en construction, les marteaux joyeusement soulevés font vibrer en l’air libre la bonne chanson du travail qui réconforte l’esprit »…
Henri Amoretti
En janvier 1853, la société Philip Taylor & fils fusionne avec les Forges de la Capelette pour former
la Compagnie des Forges et Chantiers de la Méditerranée
jusqu’en 1856 où est constituée à Paris sous l’impulsion d’Armand Behic, Président des Messageries Maritimes
la Société nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée.
Louis Henri Armand Béhic en fut le Directeur pendant 35 ans. Fils de banquier parisien, il fut haut fonctionnaire des finances et du Ministère de la Marine avant de diriger les FCM. Sa carrière se poursuit entre les FCM, la Présidence des Messageries maritimes et les fonctions politiques de sénateur puis de ministre du commerce.
Cahier Machines Outils
Le travail des hommes : Le diaporama
Le film du lancement ici : https://youtube.com/clip/UgkxrzeUv1ldXjkxSjXhjWAm8nq2J42DP8Sk*
« Dérogeant à la diagonale, Lumière fait ici front. Une première profondeur avec une rangée de spectateurs, une seconde qui est le bassin, le bateau, puis une troisième qui reflète la première au loin, d’autres spectateurs. Le plan est lancé avec la proue du navire déjà glissant et fermant la profondeur du champ et la hauteur du cadre. Mouvements de foule. Bris de cordes et de chaînes. Sans doute un bruit violent, un peu effrayant. Mais le navire continue son baptême. Vitesse du passage de la coque, qui rouvre en fin de plan la perspective, le lointain et les spectateurs en miroir ». (https://www.senscritique.com/)
Louis Lumière a annoté les vues qu’il s’attribuait dont celle-ci.- Le nom du navire est la Persévérance, le 3e du nom. Opérateur:[Louis Lumière] Date : 21 mars 1896 Lieu:France, La Seyne-sur-Mer, chantier naval de la Société des Forges et chantiers de la Méditerranée Projections : Programmée le 18 avril 1896 à Lyon (Lyon) sous le titre Lancement d’un navire (Le Progrès, 18 avril 1896). Eléments filmiques:négatif Lumière – 2 copies Lumière.
Sources
Manuscrit Honoré Besson
Archives Jacques Besson
Le Progrès, 18 avril 1896
https://www.senscritique.com/
La construction navale et la mécanique marine en France au milieu du XIXe siècle : l’exemple de la Société Taylor & Fils par Olivier Raveux
Un technicien britannique en Europe méridionale : Philip Taylor (1786-1870) par Olivier Raveux
Les chantiers navals de La Seyne, une entreprise pionnière de la Révolution industrielle par C. Gervois
Documents familiaux seynois
Films numérisés des Frères Lumière par Denis Shiryaev
Plaque commémorative A.M.I.A.N.S
…… » La bonne chanson du travail qui réconforte l ‘esprit »……..
Une citation qui introduit à merveille cet article, dont je mesure toute la portée.
Bonjour Philippe,
Merci de nous faire partager ces documents significatifs d’une période glorieuse ( pas les 30…), celle des forges et chantiers de la Méditerranée..
Comme l ‘ensemble de tes recherches, ces documents sont touchants à plus d’un titre, et très instructifs.
Armand Behic : 1855-1891.
La seconde révolution industrielle était en marche. Plus que l ‘industrie textile ou sidérurgique , il est question ici de la Navale avec au delà des innovations et changements dans l ‘organisation du travail, son cortège d’histoires humaines. Celles que je retrouve avec joie dans tes articles, pas uniquement une histoire aride.
Ainsi cet ancien cahier d’écolier Patria, vintage comme moi. Il est extraordinaire ce cahier, par son contenu à l ‘écriture soignée ( une autre époque…..) et au descriptif détaillé des instruments utilisés. Il m ‘a fait penser à ce temps passé et non perdu, si bien narré dans les » Mémoires des chantiers Navals de La Seyne – sur – Mer : les tuyauteurs : livre de René Giovannangeli et Marcel Connan. Notamment ces plans isométriques qui y sont retranscrits. ( p 19 à 29). Un livre qu ‘il faut lire pour comprendre l ‘âme de nos chantiers…
Pour moi cependant le document le plus touchant et parlant reste le choix de cette photo avec les visages de ces hommes « qui ont oeuvré, souffert et manifesté y laissant leur force » pour reprendre les mots de cette stèle, autre document de cet article.
Savaient -ils à quel point ils écrivaient l ‘histoire de notre ville ? Pendant des années , habitant au 12 quai Saturnin Fabre, au dernier étage de l ‘immeuble, enfant je les voyais sortir, intrigué et admiratif, dans une cohue indescriptible et que j ‘imaginais joyeuse…
Mais surtout ce qui me frappe dans cette photo , ce sont les visages de ces enfants au travail ( voir la loi sur l ‘interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans dans l ‘industrie de 1874… )
Il faudra attendre le célèbre rapport du Docteur Villermé sur le travail des enfants(1840) qui entraîna la loi sur l ‘interdiction du travail des enfants et les lois de Jules Ferry ( en 1882), pour noircir d’autres pages de ces cahiers Patria mais cette fois ci des souvenirs de la communale, mais c’est une autre histoire et j ‘essaye de faire court ( si , si .. ….)
Je terminerai par cette phrase de Victor Hugo : » On voit tous ces enfants dont pas un seul ne rit « . Victor Hugo -Melancolia – 1856
Alors l ‘originalité et de la densité de tes articles Philippe sont importants pour de nombreux Seynois mais pas que, j ‘en suis sûr, j ‘essaye de les suivre malgré les aléas de la vie, mais grâce à ce travail passionné, je m ‘imagine redécouvrir ma ville à l ‘ombre de toute ces histoires humaines, et peut être de ces enfants enfin souriants…
Laurent (clin d’oeil)
Votre commentaire me touche. Nous sommes sur la même longueur d’onde ! Effectivement souvent ces documents sont émouvants. Dans une certaine mesure ils font revivre toutes ces personnes qui nous ont précédé, tout au moins leur souvenir et c’est déjà beaucoup. D’ailleurs les familles collaborent volontiers à cette démarche en me confiant leurs photos et autres objets…Merci de me suivre, c’est pour vous (et d’autres) que je continue mes recherches…