Aujourd’hui 2 Novembre 2022 les Caves Provençales Robert Laboroi fêtent le 85° anniversaire de leur existence, dirigées d’une main de fer dans un gant de velours, (et malgré toutes les difficultés traversées par le commerce dans le centre ville) par Nicole Pape qui préside aux destinées de cette institution seynoise et poursuit inlassablement Le rêve du berger, Jacques Laboroi.
Jacques Laboroi marqua de son empreinte (qu’il avait épaisse) le quartier Germain Loro pendant plus d’un demi-siècle.
1936 : Arrivée à la Seyne du jeune berger piémontais…
Descendu de son hameau piémontais en 1936 (Locana) avec sa minuscule valise qu’il devait tenir à un seul doigt (photo du haut), dix mille lires et une paire de chaussures de rechange pendue à son cou, le jeune berger de 25 ans au physique impressionnant, à force de travail, de courage et d’obstination, et après une année à faire le laitier chez Ocelli au pont de Fabre ( On trouve en 1931 la trace de Pierre Ocelli laitier italien né en 1878 qui élevait 40 vaches au quartier de Canourgue à côté du stade vélodrome), réussit à acquérir le négoce de vins de la rue Evenos (créé en 1871 et précédemment tenu par Armand Luccioni un autre piémontais) et ouvre « Les caves provençales » le 2 Novembre 1937.
-1948 : Après son mariage avec Maria une fille de son village, et à la naissance de leur fils Robert, il crée l’entrepôt de gros en bas de la rue Etienne Prat (la rue où se trouvaient en 1931 la caisse d’épargne au 5, la cordonnerie de Gino Bernardini de Buti au 6, l’épicerie de Léonie Ravel, le bar de Giulia Zunino la turinoise au 7).
Un demi siècle plus tôt, le quartier était imprégné des odeurs d’huile d’olive du moulin de Paulin Gros* remplacées alors par les effluves du raisin qui fermentait dans des immenses cuves…
C’était le temps du « Vin Laboroi, le vin qui foudroie« .
C’est en 2006 que Robert et Dominique Laboroi son épouse transférèrent leur magasin en face d’une autre institution, le collège Ste Marie…
Pour les 80 ans des caves provençales en 2017, un hommage fut rendu à Jacques Laboroi, « Le rêve du berger » écrit en français par Mme Josy Pavie, traduit en piémontais (Ël soeugn dël marghèr) et ici en provençal :
Lou pantaï dou pastre…
Lou pantaï dou pastre….
Es I’istori d’un jouine bergié piernountés de 25 an que, en 1936, pantaiavo de parti faire furtuno en Americo.
Mai en aquélo epoco leis Estats-Uni avien arresta I’immigracien, alor decidè de tenta l’aventuro à La Segno de Mar.Aculi pèr sa sore. que soun ome travaiavo ei Chantié. devenguè lachié, enco d’Ucelli.
un an de tèms’ Mai s’arrestè pas aqui.
Travaiè emé couràgi e testardige. e pousquè croumpa (lou 2 de nouvènbre 1937),la Cave Luccioni’ que si disié tambèn « Caves Prouvençales » . dins la carriero Evenos.
Es ensin qu’en 1938, Jaque Laboroi devenguè négouciant en vins’ Maridè Maria. neissudo dins lou rnume vilage qu’éu, en 1946.
A la neissenço de Roubert. en 1948. Jaque et Maria creèron l’entrepaus en gros dins la carriero Estièni Prat.
Tre I’age de l4 an. soun fiéu Roubert intrè dins l’entrepreso de famiho e aprenguè lou mestié.
En 1973, Roubert. qu’avié 25 an. marido Doumenica’ Ensèn. ranfurcèron lei fondamento d’aquelo Ensigno segnenco, simbole d’uno integracien reüssido.
An moudernisa soun coumèrci, an diversifica li prouducien (soun esta lei proumié à prepausa de gourbino. de proudu coumplementàri dou vin’t’ E soun travai. sa presènci calourènto e bènvoulènto devers sei Pratico, an fa perdura aquélo boutigo inmancablo encaro vuei.
En 2006, Roubêrt e Doumenica se soun establi sus la plaço Germain Loro, en fàci dou coulège dei Maristo.
Doumenica partejè enlé lei segllen sa passioun dou couutèrci en assttrant trento an de tènls la cargo De clavairis de I’assouciacien dei coumerçant dou Centre Vilo.
Roubert nous a quita, après uno longo rnalautié. mai Doumenica. emé courage. a persegui I’obro’
Frederi, lou fiéu, a segui uno autro draio. Dès an de tènls. Doumenica a foutrrla Nicolo, la gerènto d’aro » ‘ Mai es.jamai bèn luencho dou magasin.
La Meisoun LABOROI es touto uno filousoufié à l’entour dou vin.Vuetanto an d’eisitènci, e longo nlai !!E,n aquéu tèrns que lou pichoun coumèrci dou centre vilo a tant de mau à fàire targo, es coutributant
De pousqué se dire que la rego cavado pèr Jaque’ « lou courajous. I’aventurié ». éu l’a pas durbido de bado «
C’est l’histoire d’un jeune berger piémontais de 25 ans qui, en 1936, rêvait de partir faire fortune en Amérique. Les Etats-Unis ayant stoppé l’immigration à cette époque, il décida de tenter l’aventure à La Seyne-sur-mer.
Accueilli par sa sœur, dont le mari travaillait aux chantiers, il devint laitier, chez Ucelli, pendant un an. Mais il n’en resta pas là.
A force de travail, de courage et d’obstination, il put acquérir (le 2 novembre 1937) la Cave Lucioni, aussi appelée « Caves Provençales », rue Evenos.
C’est ainsi qu’en 1938, Jacques Laboroi devenait négociant en vins.
Il épousa Marie, native du même village que lui, en 1946. A la naissance de Robert, en 1948, Jacques et Marie créèrent l’entrepôt de gros rue Etienne Prat. Dès l’age de14 ans, son fils Robert intégra l’entreprise familiale et apprit le métier.
Plus tard, en 1973, Robert âgé de 25 ans, épouse Dominique. Avec elle, ils contribueront à renforcer les fondations de cette enseigne seynoise, symbole d’une intégration réussie.
Ils ont apporté la modernité dans leur commerce, ont diversifié, innové (ils ont été les premiers à proposer des corbeilles, des produits complémentaires du vin). Et leur travail, leur présence chaleureuse et bienveillante envers les clients, ont fait perdurer ce commerce seynois encore aujourd’hui incontournable.
En 2006, Robert et Dominique se sont installés place Germain Loro, face aux maristes.
Dominique a partagé avec les Seynois sa passion du commerce puisqu’elle a assuré pendant 30 ans la trésorerie de l’association des commercants du centre ville.
Robert est parti, suite à une longue maladie, mais Dominique, courageusement, a assuré la continuité. Frédéric, le fils, ayant pris une autre voie, elle a formé dix ans durant Nicole, la gérante actuelle… mais elle n’est jamais bien loin du magasin.
La maison LABOROI c’est toute une philosophie autour du vin.
80 ans d’existence, et ce n’est pas fini !
A l’heure où le petit commerce du centre ville a tant de mal à résister, il est réconfortant de se dire que le sillon creusé par Jacques, « le courageux, l’aventurier », n’aura pas été vain… Mme Josy Pavie (2017)
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