Le Paquebot Aramis : Un géant des mers construit à La Seyne-sur-Mer.
Célèbre paquebot des Messageries Maritimes, c’est un vrai bijou de l’histoire navale française !
Le Lancement 30/06/1931





Un peu d’histoire et de contexte
L’Aramis fait partie d’une série de trois « nautonaphtes » (paquebots à moteur diesel) commandés après la Première Guerre mondiale pour relancer les lignes maritimes françaises vers l’Extrême-Orient. C’étaient des monstres de l’époque, conçus pour la compagnie des Messageries Maritimes, avec des itinéraires Marseille-Saïgon-Tokyo. Il était le troisième et dernier de la fratrie, après le Félix Roussel et le Georges Philippar.
- Construction : Lancé le 30 juin 1931 aux Chantiers et Ateliers de la Seyne-sur-Mer (près de Toulon, Var), un des grands bassins navals français de l’entre-deux-guerres. La mise à l’eau a été spectaculaire ! Il entre en service le 21 octobre 1932, toujours peint en blanc immaculé.

Caractéristiques techniques
C’était un paquebot luxueux pour l’époque, capable de transporter des passagers en première et seconde classe, du fret et du courrier (d’où « paquebot-poste »). Voici les specificités principales :
- Longueur : 172 mètres
- Largeur : 21,20 mètres
- Déplacement : 21 550 tonnes
- Jauge brute : 17 536 tx
- Port en lourd : 9 160 tonnes
- Passagers : Environ 196 en première classe, 110 en seconde, et 90 en troisième (plus du personnel)
- Propulsion : Moteurs diesel, vitesse de croisière autour de 18-19 nœuds
- Équipements : Piscine, salons élégants, et une capacité pour 12 000 tonnes de fret. Il était conçu pour les longs voyages : Extrême-Orient, Indochine, Japon.

Différences avec ses « frères » : L’Aramis avait une cheminée légèrement plus inclinée et des superstructures un peu modifiées, mais ils étaient quasi identiques.
Sa carrière et son destin tragique
Années 1930 : Navigue sans encombre sur les routes de l’Asie, transportant colons, marchands et touristes. C’est l’âge d’or des paquebots français.

Seconde Guerre mondiale : En septembre 1939, il est réarmé en croiseur auxiliaire (code X1) avec 8 canons de 138 mm, des DCA et mitrailleuses. Il patrouille dans le détroit de la Sonde et la mer de Chine jusqu’en juin 1940.

1940-1942 : Désarmé à Saïgon, il sert de caserne flottante pour les troupes françaises en Indochine.

Réquisition japonaise : En avril 1942, les Japonais le saisissent et le renomment Teia Maru. Il devient transport de troupes pour l’Empire nippon, sous pavillon japonais mais avec équipage français initialement. Anecdote : Les Japonais l’ont « réquisitionné » poliment, en invoquant la « collaboration » franco-japonaise !

Fin de vie : Le 19 août 1944, torpillé par le sous-marin américain USS Rascher au large des Philippines (Manille). Il coule avec 300 à 400 victimes, dont beaucoup de prisonniers alliés. Une page sombre de l’histoire…
Aujourd’hui, il reste une icône du patrimoine maritime français.
Des maquettes détaillées existent (comme celle au 1/400e réalisée en 1996 d’après des plans du Musée de la Marine).


JACQUES DAOUDAL, INGÉNIEUR PUIS DIRECTEUR AU
CHANTIER NAVAL DE LA SEYNE-SUR-MER

Sources
Archives nationales du monde du travail : JACQUES DAOUDAL, INGÉNIEUR PUIS DIRECTEUR AU CHANTIER NAVAL DE LA SEYNE-SUR-MER
Exposition Marius Bar : Les bâtisseurs de navires de La Seyne Villa Tamaris 2024
Andreas von Mach and Krzysztof Nowak de l’Association « Yard List Team »
Pionniers / Conquérants Association SILLAGES
messageries-maritimes.org/aramis
Texte élaboré par GROK 3