De 1915 à 1968 Georgette la laitière distribue le lait partout à La Seyne, se déplaçant d’abord sur une charrette tirée par son cheval, le fameux « Fatigué » et ensuite avec une 2cv fourgonnette bleue conduite par un chauffeur.

Elle sillonne tous les quartiers, en ville bien sûr, à Berthe, la gare, Mar Vivo, remplissant les bidons de lait, vendant aussi du beurre du fromage, de la brousse,, sauf là où existent d’autres laiteries (voir Les laitiers Tallone* à Tamaris par exemple).

Le véritable bidon de lait du « Bon Lait » du haut du cours

Georgette, de son vrai nom Louise Baroni, est née à La Seyne le 23 décembre 1899 chez des parents italiens : Ferdinand originaire de Buti, journalier, et Palmira née Filippi sa mère, route de Balaguier campagne Blanquini (quartier des Mouissèques, maison 28). Elle est la dernière d’une fratrie de quatre, Marie, Fernande et Louise, l’ainé étant un garçon, Marius.

Le père disparait rapidement des recensements ; en 1911 au fort Caire le père n’est déjà plus recensé, Palmira est déclarée nourrice, puis blanchisseuse quand la famille habite à la Canourgue.

Il est rapporté sur HPS qu’en 1906, Louise enfant vendait le pain qu’elle transportait dans une corbeille accrochée à son dos et qu’elle s’arrêtait de temps en temps pour jouer aux billes.

De 1915 à 1936, Louise Georgette travaille chez Marius Arnaud, laitier et éleveur de porcs au quartier Léry,

-comme domestique d’abord

En 1921 La famille Arnaud est établie au quartier Lery.  Marius Arnaud, sa femme, sa fille et deux de ses fils sont laitiers. Seul le cadet, Fortuné, y est éleveur de porcs. La petite Georgette, 21 ans, est recensée comme domestique, deux garçons de ferme complètent le personnel.

Georgette Baroni recensée en 1921 comme domestique chez Marius Arnaud au quartier Lery

-puis comme fille de ferme, puis laitière.

Quelques notes sur les laitiers seynois

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La même année, un berger italien âgé de 25 ans, Jacques Laboroi*, venu de son Piémont natal (Locana), arrive en France pour travailler pendant un an chez Pierre Ucelli, laitier italien né en 1878 qui élève ses 40 vaches au quartier de Canourgue, au pont de Fabre, à côté du stade vélodrome, avant d’acquérir le négoce de vins de la rue Evenos (créé en 1871 et précédemment tenu par Armand Luccioni un autre piémontais) et ouvre « Les caves provençales » le 2 Novembre 1937.

Georgette et Jacques se retrouvent tous les dimanche après-midi pour taper la belote chez les Laboroi. Elle apporte régulièrement un gros pot de chantilly et reste souper…On lui connait plusieurs adresses : le haut de la rue Blanqui, avec son cheval rue chevalier de la Barre, le 1er étage de la maison Mattéodo la première maison de la rue Denfert Rochereau (détruite depuis) au rdc de laquelle se trouvaient la coutellerie et un Bon Lait tenu par Victoria puis Angèle Cataldo, et aussi rue Clément Daniel.

Fatigué

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Georgette ne s’accordait pas beaucoup de vacances, une fois pour aller à Lourdes, une autre fois pour aller à la Sainte Baume, un séjour à Paris avec les soeurs de la rue Jacques Laurent, elle y avait pris le métro, et en avait d’ailleurs ramené un ticket qu’elle conservait précieusement dans son porte-monnaie accordéon, ainsi qu’à Versailles où elle s’était reposé sur un trône royal, se justifiant auprès d’un gardien qui la houspillait que le postérieur de Louis XIV n’avait rien de plus que le sien…

C’était Sénégal*, celui qui tenait le vire-vire, qui la remplaçait pendant ses vacances.

Dans l’après-guerre, la production sera insuffisante et les laitiers vendront du lait qu’ils achètent ailleurs, au Bon Lait ou chez Rocchia au Pont-du-Las, un revendeur du lait qui venait des Alpes (Isère, Hautes-Alpes, Savoie…).

Dans les années 1950/60 l’industrie laitière évoluera : passage de petites fermes à des structures plus industrialisées, avec collecte, stockage, transport (camions isothermes), et vente modernisée.

Le Bon Lait

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La Société Laitière Moderne (SLM) créera l’enseigne « Le Bon Lait » et exploitera un réseau de succursales pour la vente au détail du lait. Les laitiers seynois vendront du lait qu’ils achètent ailleurs, au « Bon Lait » ou chez Rocchia au Pont-du-Las, un revendeur du lait qui venait des Alpes (Isère, Hautes-Alpes, Savoie…).

Georgette Baroni la laitière et Fatigué son cheval (photos Fernand Chabert/caricatures Charly)

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Georgette cessa son activité en 1968 et vécut jusqu’à 86 ans.

Sources

 Ilia Rasoli,
Yolande Le Gallo 5 Georgette
dite « la laitière »
et les laiteries italiennes à La Seyne-sur-Mer HPS 2013 https://www.histpat-laseyne.net/wa_files/HPS_2013_20HD.pdf

Jean Debout (République)

Photos Fernand Chabert

Caricatures Charly

Mémoire seynoise

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