Le Casino de Tamaris s’inscrit dans le développement ambitieux de la station touristique de Tamaris*, initié en 1879 par Michel Pacha* (Marius Michel, comte de Pierredon), ce riche homme d’affaires qui transforma le site en lieu de villégiature chic pour une clientèle internationale, notamment anglaise. Ce projet incluait le Grand Hôtel* et visait à rivaliser avec les stations thermales situées en Provence-Alpes-Côte d’Azur : le Casino des Sablettes* (1887), le Casino Municipal de Nice (1884), le Casino de la Jetée-Promenade de Nice (1891), le Casino de Monte-Carlo (1863), le Casino de Saint-Raphaël (1902).
Ces stations incarnaient le « fièvre thermale » du XIXe siècle en France du Sud-Est, avec un boom d’investissements pour des infrastructures de luxe. Tamaris, en misant sur l’exotisme oriental et l’accès maritime facile depuis Toulon, espérait capter une partie de cette clientèle en alternative « fraîche » aux cures intérieures (Aix-en-Provence, Digne-les-Bains, Gréoux-les-Bains).
À l’époque de la création du Casino de Tamaris en 1902, les casinos de jeu étaient des établissements emblématiques des stations balnéaires et thermales du sud de la France. Ils offraient non seulement des jeux d’argent (comme la roulette, le baccara ou les petits chevaux) mais aussi des spectacles, restaurants et salons mondains.

Le Casino de Tamaris vu du large
Côte d’Azur, Azure Coast, environs de Toulon.
Communiquant avec le Grand Hôtel, en bordure de la mer, un casino offre dans un cadre de verdure, de nombreuses distractions : salons de Jeux, de lecture et de Spectacles…
Intérieur du Casino
Sa salle des petits chevaux, sa salle de Baccara…
les salles de jeux
…son salon de lecture, ses terrasses et son restaurant.

Sa terrasse

Spécialités de la maison :
Langoustes royales à l’Américaine, Bouillabaisse provençale, Rougets en caisses, Poulets sauté Tamarisienne.
Réserve de coquillages, langoustes et poissons vivants.
Ce soir, après le dîner, un bâteau partira pour Toulon à 9h15.




Création et apogée (1902-1910) :
Construit au bord de la corniche et adossé au Grand Hôtel, d’architecture Belle Époque avec une grande arcade en berceau, le Casino offrait des salons de jeux (baccara, petits chevaux), des spectacles, une salle de lecture, un restaurant spécialisé dans les produits de la mer (langoustes, bouillabaisse, rougets) et des terrasses verdoyantes. Accessible en un quart d’heure par bateau à vapeur depuis Toulon, il connaît un succès rapide, attirant une élite cosmopolite grâce à son cadre luxueux et ses distractions variées.
Faites vos jeux !
Déclin progressif (1910-1940) :
La mort de Michel Pacha en 1907 marque le début d’un lent déclin, accentué par l’effondrement de l’Empire ottoman en 1912 (affectant la gestion de ses biens) et la Première Guerre mondiale (1914-1918), qui freinent le tourisme. Cependant, le déclin post-1914 de Tamaris montre que la concurrence fut rude, favorisée par les stations thermales plus établies.Le casino rouvre en 1920, mais Tamaris perd de son éclat face à la station rivale des Sablettes, plus adaptée aux bains de mer. L’introduction des congés payés en 1936 attire une clientèle populaire moins friande de jeux d’argent.
Destruction et fin (1940-1945) :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le site subit des pillages nazis. Le 29 avril 1944, un bombardement américain cause des destructions irréparables, touchant le casino et de nombreux bâtiments environnants. Après la guerre, les héritiers de Michel Pacha choisissent de ne pas le reconstruire, optant pour la restauration exclusive du casino des Sablettes lui aussi détruit pendant la guerre. Le bâtiment est rasé, et il n’en reste aujourd’hui aucun vestige, symbolisant la fin de l’ère fastueuse de Tamaris.
Où se trouvait exactement le casino de Tamaris ?
La première image est une superposition ancien/actuel. Il ne reste aucun vestige…