« Le pont des Chantiers »

Souvenir :

1917 / 2017 : Un centenaire droit dans ses bottes…

42 m de haut, 515 tonnes !

« Pont transbordeur…transshipping bridge…Pont-Levis automatique…Pont métallique…Pont basculant…Pont-bascule…La Seyne on sea… » peut-on lire au fil des décennies sur les cartes postales anciennes, pont levant Daydé sur la photo de sa construction selon Marius Bar. (Henri Daydé 1847-1924 ingénieur et architecte français)

« de ponte erecto » : Le Pont sublime

(ou « tentative de désamorçage de la polémique sur son appellation »)

Sur tous les documents officiels de 1917, de son plan de conception à ses essais de mécanismes il est nommé pont-levis.

Techniquement parlant cet ancien pont ferroviaire (pont-rail) n’est plus ni levant ni basculant aujourd’hui, pont levé à la rigueur, pont métallique vertical assurément et pont sublime pourquoi pas, n’en déplaise à ses détracteurs ! Nous avons bien une corniche merveilleuse et un bois sacré !

Le mécanisme

Plutôt le système Strauss (Hell Trunnion Bridge), c.à.d deux axes qui assurent un équilibre permanent entre la volée et le contrepoids de 270 tonnes, la liaison étant assurée par un parallélogramme déformable, que le système Scherzer (roulement de l’arc de circonférence sur sa crémaillère circulaire).

« Un pont-levis de 40 m de portée, muni d’un contrepoids susceptible d’amener un équilibre persistant dans toutes les positions. La manoeuvre sera mue mécaniquement ou le cas échéant, effectuée à la main » (moteur électrique Dion – Bouton de 70 cv installé sur la plateforme, moteur à essence de secours + mécanisme manuel)

Ici : http://www.laseyneen1900.fr/2020/09/12/essais-des-mecanismes-du-pont-levis-30-04-1917/*

«La fermeture est très lente, 45° en 45 minutes. Pendant le mouvement, on entend des craquements et des chocs, surtout dans les articulations ».

La construction

d’après une photo originale de Marius Bar.

« Les F.C.M. ne sont même pas embranchés sur la voie ferrée et c’est pour rattraper ce retard que la Direction des chantiers commande à la Société DAYDE un pont basculant ou pont levant de 42 mètres de flèche, unique par l’importance de sa portée, conçu sur un principe ingénieux et breveté il est tout à fait adapté au trafic ferroviaire des éléments lourds depuis la gare de La Seyne jusqu’aux cales de lancement ». (ces transports se faisaient auparavant par la route et sur le port, occasionnant de gros embouteillages)

Quatre années seront nécessaires à sa construction démarrée en 1913.

La première guerre mondiale reporte son installation jusqu’en 1917 avec la main d’oeuvre en place à l’époque : française, étrangère et féminine !

Les hommes valides sont au front, certains cadres éminents sont mobilisés dans des dépôts comme réservistes et en pure perte, il faut faire appel à la main d’œuvre féminine et étrangère !

L’effectif est de 2.200 ouvriers, 200 femmes, 600 enfants et 350 chinois* logés à proximité sur la Place de la Lune !

Les chinois à La Seyne !

Ici : http://www.laseyneen1900.fr/2020/07/30/les-chinois-a-la-seyne/

  Après sa mise en service en 1920 il fut utilisé pendant 60 ans et s’abaissa pour l’ultime fois en 1986. Son basculement durait près de 4 minutes.

1917

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Le pont en activité

14 octobre 1917 (Extrait du Catalogue des armées)

Lors d’une de ses exceptionnelles immobilisations pour travaux, sa poutre bloquée à l’horizontale barrait la sortie du port et c’est le ponton mâture ATLAS qui opéra le transbordement  aérien spectaculaire des bateaux à vapeur de la ligne La Seyne – Toulon.

Coll. C. Calabrèse

Une délibération du Conseil municipal du 7 Septembre 1985 suivi d’un arrêté du 3 Novembre 1987 obtiennent son classement au Patrimoine industriel des Monuments Historiques en tant que : « élément de paysage du port » : Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le label « Architecture et Patrimoine du XXe siècle » lui est alors attribué.

    Une plaque commémorative dont voici le texte, sans doute dû à Gabriel Jauffret, explique qu’ il est plus que cela :

 « En hommage à tous ceux des Chantiers qui ont marqué l’Histoire de la Ville :       

Pour que notre Patrimoine naval continue de vivre, pour que le souvenir des ouvriers et ingénieurs des Chantiers, morts pour la France, des Résistants qui s’opposèrent aux exigences de l’ennemi, des ouvriers victimes du travail ne s’efface pas de nos mémoires ».

Le diaporama

Restauré entre 2007 et 2009 (3,5 millions d’euros) en tant que belvédère, accessible par des escaliers et un ascenseur, il a été ouvert au public en 2010. Il accueille plus de 20 000 visiteurs par an.

Sources :

sites.google.com/site/guioljeanpierre/conferences/construction-navale-a-la-seyne-sur-m/forges-et-chantiers-de-la-mediterranee-1914-1966

Forges et Chantiers de la Méditerranée ( 1914-1966) Jean-Pierre Guiol

La belle histoire édition collector 2009 (Mémoires du Pont)

Collection C.C

Marius Bar

CPA Delcampe

Catalogue des armées (imagesdefense.gouv.fr)

À voir aussi : Des hommes au travail*

                   

  

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