-Les Sœurs Trinitaires de Valence au Collège :1851-1903

1851 : « Le collège de La Seyne est un pensionnat en pleine expansion, il doit de ce fait nourrir, loger, blanchir et soigner les élèves qui lui sont confiés. L’éloignement des familles, les difficultés de transport font que les élèves ne quittent le collège que pour les congés les plus longs ( Noël ) et certains seulement pour les grandes vacances.

A l’ouverture de l’établissement, les Pères avaient décidé, non sans discussions, de se passer du personnel féminin et de confier les tâches matérielles à deux frères maristes, certains travaux comme ceux de la lingerie étant réalisés à l’extérieur. Cette situation n’est plus tenable. Les effectifs pour l’année 1851 sont compris entre 120 et 140 élèves. Il faut organiser l’intendance de la maison de façon plus rationnelle. On choisit alors de faire appel pour la direction et l’exécution des tâches matérielles du collège à des religieuses, solution aussi pratique que peu onéreuse ». 

Le collège des RR.PP 1843-1983

En 1851 les Religieuses Trinitaires viennent d’être appelées en renfort pour gérer l’infirmerie, la cuisine, la lingerie et les dortoirs. La Société de Marie s’oriente dorénavant vers deux objectifs distincts : l’éducation de la jeunesse à La Seyne et les missions. Le R. P. Millot, part à Toulon fonder la Résidence du Bon Pasteur pour les missionnaires.

Infirmerie, dortoir, chapelle

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« On se tourne alors vers les Religieuses Trinitaires de Valence présentes à La Seyne depuis 1842 (externat et pensionnat ). Un accord est conclu le 14 septembre 1851 entre le Père Eymard, supérieur du collège et la Supérieure Générale Soeur Lucie Buis. Le contrat prévoit l’envoi de cinq religieuses au collège ( 2 de chœur et 3 converses).

Elles seront chargées de la surveillance et du service de la cuisine,  » du soin et de l’arrangement de la lingerie  » de  » l’infirmerie des élèves et de quelques soins à donner aux plus jeunes pour la propreté et la santé « .

*Les sœurs trinitaires de Valence, ordre fondé en 1660, œuvrent dans les écoles, orphelinats, cliniques, dispensaires et maisons de retraite.

« Elles travaillent dans l’établissement mais leur présence est discrète, le contrat prévoit :

Qu’il leur sera fourni un nombre suffisant de pièces, pour le service qu’elles auront à faire, lesquelles pièces seront entièrement séparées du reste de le maison et n’auront que les communications nécessaires à l’exercice de leurs emplois « Elles sont pour ainsi dire cloîtrées dans une partie du collège. Les religieuses sont nourries, blanchies au frais du collège. Elles n’y résident pas et rejoignent chaque soir leur communauté à l’hospice de la Seyne.

Une des sœurs de chœur est nommée directrice des religieuses servant au collège, elle est donc placée pour le temporel sous l’autorité du Supérieur ou du Père Econome, lesquels lui notifient les travaux à réaliser,  » mais les recommandations …. à faire pour les divers emplois, ne seront transmises aux sœurs que par l’intermédiaire de la Directrice, qui pourra seule distribuer les ouvrages et régler les emplois

La présence des sœurs, remise en question un temps en 1858* sera maintenue. Il semble que dès cette date on envisage de loger les religieuses au collège. Le Père Favre supérieur général des Maristes écrit à la Supérieure générale des religieuses :  » le Père Provincial qui a été obligé de descendre à La Seyne pour les nouveaux bâtiments s’entendra avec le Père Denis pour le logement des soeurs  » 

Le collège des RR.PP 1843-1983

1865 : Les soignants para médicaux et les aidants sont les religieuses de la Présentation, de Mouissèque, ainsi que les dames trinitaires de la rue de l’Hôpital. La rue de l’Hôpital (parce que justement s’y tenait dès le XVIIIe siècle l’Hôtel-Dieu tenu par des soeurs trinitaires) s’appelle aujourd’hui rue Clément Daniel, nom attribué dès son décès par le conseil municipal présidé par Saturnin Fabre le 24 février 1891 à celui qui en fut le médecin-chef bénévole pendant 47 ans.

1865 lors de l’épidémie de choléra,…..Les religieuses Trinitaires du collège qui, au nombre de douze, s’étaient dévouées jour et nuit au chevet des moribonds les ambulances, sortirent toutes de l’épreuve saines et sauves tandis que deux de leurs soeurs attachées au service de l’hospice payaient leur dévouement au prix de leur vie. Cette protection signalée de notre Bonne Mère sera, pour ses enfants, un puissant motif de travailler avec une nouvelle ardeur, à faire régner l’amour de Dieu ». (Père Bouvet) 

Institution Sainte-Marie 1849-1949

1902 : Les 14 soeurs trinitaires* sont logées au 10 et au 12 de la rue d’Alsace (qui deviendra l’école libre de jeunes filles Ste Thérèse) depuis la laïcisation de l’hôpital de la ville en 1870. Elles sont employées à l’ Institution Ste Marie depuis un demi siècle (1851 précisément, l’administration de Sainte Marie se composait alors du R.P. Eymard, Supérieur, du P. Revel, Préfet des Classes, du P. Lafay, Directeur) aux services de la cuisine, de l’infirmerie, de la lingerie et de l’ouvroir, bien que faisant pourtant partie d’une congrégation autorisée, eurent quand même droit à un « régime de faveur » : 

Le 4 janvier 1902 : le conseil municipal, à l’unanimité moins une voix (celle du maire Julien Belfort qui lui, déplorait seulement les pertes financières qui s’ensuivraient pour la commune), prend la délibération suivante :

« Considérant que les congrégations dans leur ensemble sont immorales, qu’elles représentent l’exploitation du faible par le fort, qu’elles cachent des objectifs coupables, qu’elles constituent un dissolvant dans le pays, qu’elles reçoivent des ordres de l’étranger, le conseil municipal de La Seyne demande que le gouvernement leur refuse, non seulement les démarches qu’elles exposent, mais encore qu’il fasse procéder à leur expulsion dans la limite du possible ».

Lors de cette même session, cette congrégation est jugée tellement dangereuse que, nonobstant les tâches qu’elles remplissaient en faveur de la population et le rôle qu’elles avaient joué en 1865 lors de l’épidémie de choléra, « il y a lieu de sacrifier les intérêts de la ville en faveur de ceux du pays »

pour extrait conforme le maire etc, etc…

Archives municipales de La Seyne

Le 14 mai 1903, le commissaire de Police de la Seyne Pierre Pierre, assisté de son secrétaire le sieur Pierre Léon, notifie à la dame Pochon (la mère supérieure) l’ordre donné aux religieuses d’évacuer dans un délai d’un mois l’établissement et de se disperser. Sur l’intervention du Père Delaunay, le départ des religieuses est reporté au 31 juillet, afin que le collège puisse les remplacer dans les différentes fonctions.

-Les Sœurs de Saint Joseph de Gap et l’intendance du collège : 1922-1935

L’infirmerie

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Après le départ des religieuses Trinitaires, des religieuses belges chassées de leur pays par la guerre devaient prendre le relais pour la durée des hostilités avant de regagner leur pays. Le Père Monnier, économe, essaye de trouver des religieuses pour s’occuper des services matériels de la maison; il n’y parvient qu’au bout de trois ans. Il semble que les vocations soient moins nombreuses qu’au XIX° siècle, de plus il est probable que les religieuses préfèrent un emploi plus gratifiant ou du moins un emploi accompli dans une maison leur appartenant. 

Les religieuses de St-Joseph de Gap ( ville où se situe leur maison mère ), sont finalement choisies pour s’occuper des tâches domestiques. Déjà implantées dans le Var, elles seront expatriées comme bon nombre de gavots (cf Vivaro-alpins) de leur montagne vers les régions côtières.

L’Institut des Sœurs de Saint Joseph est une congrégation religieuse féminine fondée en 1650 en vue de répondre à « toutes les misères corporelles et spirituelles » de leur temps. Elles étaient 14 000 dans une cinquantaine de pays en 2017, regroupées en fédérations dont les plus importantes sont aux États-Unis et au Canada où elles sont plus de 10 000. Elles sont largement anglophones.

La congrégation : Des petites communautés de trois à six membres se forment. Les sœurs vivent très simplement et très vite elles se sentent appelées à de multiples tâches urgentes et variées : instruction, soin des malades, éducation, visite aux prisonniers, etc. Ce dynamisme trouve sa source dans l’Évangile : c’est le Christ serviteur, pauvre et humble qu’elles veulent suivre et aimer dans leurs frères.

Le 12 Septembre 1922 , cinq religieuses arrivent au collège : Mère Ste Foy, Première supérieure de la communauté est responsable de la dépense, Sœur Thérésa cuisinière, Sœur Marie Louise infirmière, Sœur Octavie directrice de l’ouvroir et Sœur Claudius de la lingerie. Chacune dirige un des services domestiques et a sous ses ordres plusieurs employées de maison. Le nombre n’étant pas suffisant, la maison mère envoie trois religieuses en renfort. Elles dirigent la lingerie, l’ouvroir, la buanderie, la  » ciropédie « (Atelier d’entretien des chaussures), le  » corps du balai « (Service d’entretien et de propreté) et l’infirmerie. Les soeurs vivent dans le collège, forment une communauté de six membres dirigée par une Supérieure. Une partie des bâtiments « la maison des Sœurs » leur est dévolue. Elles ont peu de contact avec les élèves et les Pères ( hormis l’infirmière.)

Elles assistent aux cérémonies de la tribune de la chapelle, cachées des regards, elles arrivent une fois les élèves installés et repartent avant leur sortie. Six religieuses ont exercé leur supériorat sur la communauté du collège, parmi ces dernières deux d’entre elles ont accédé à des postes de direction au sein de leur congrégation : Mère Louis Stanislas ( Ollivier ) à celui de conseillère générale et Mère Marguerite-du-Sacré-Coeur ( Portal ) à celui de secrétaire générale.L’internat exige de lourdes charges en matière de personnel. Il faut nourrir, loger, blanchir les élèves. Dans l’entre deux-guerres, les cuisines emploient une dizaine de personnes. La propreté des bâtiments est du ressort du  » corps du balai. « 

La lingerie, la literie des pensionnaires, tout est lavé au collège, les vêtements abimés sont réparés sur place à l’ouvroir qui avec la buanderie et la lingerie emploient près de dix personnes. A ces services il faut ajouter  » la ciropédie « . L’infirmerie sous l’autorité d’une religieuse aidée d’une employée, comprend un dortoir d’une douzaine de lits, ainsi que cinq chambres. Les élèves y viennent prendre leurs traitements, sont soignés lors de maladie, on craint particulièrement les épidémies ( grippe, diphtérie.)

La communauté des Sœurs joue un rôle important dans l’organisation et la gestion de la vie matérielle de l’établissement C’est une lourde charge qui laisse peu de temps libre aux religieuses si ce n’est pour une promenade dominicale ou les rares sorties du ler Mai, du lundi de Pentecôte et lors des grandes vacances du collège. En été alors que le collège est fermé, les religieuses quittent la Seyne, pour passer un mois à Gap, leur maison mère ainsi que dans leur famille. Elles apprécient ces vacances, tout comme leur place dans le collège au service de l’éducation de jeunes gens. 

Elles font la cuisine jusqu’en 1935 date à laquelle ce service étant trop lourd, il faut les remplacer ( le collège compte alors 450 élèves, internes à 90 %, sans compter les Pères et le Personnel.) 

AISM – Entre-Nous- Janvier 1958

Sur l’histoire des soeurs de la Présentation voir « Le couvent de la présentation« *

Sources

Archives ISM :

.Le collège des RR.PP 1843-1983,

.Institution Sainte-Marie 1849-1949,

.AISM – Entre-Nous- Janvier 1958

Archives municipales de La Seyne

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