La Sayna, La Sagno, La Seyno, La Seine, La Seyne…

1- Selon Frédéric Mistral :

SEINO, SEGNO (Var), (lat. sagena), s. f. Seine, grand filet de pêche, espèce de pêche, v. eissaugo, savego; La Seyne (Var). Ce mot pourrait dériver aussi du rom. cenha, ceinture, bande, v. cencho (enceinte de filet). (Lou Tresor dóu Felibrige)

*A propos de l’origine du nom de La Seyne , dont l’hypothèse communément admise est celle qui fait référence à cette plante marécageuse, la siagne, dans Lou Tresor dóu Felibrige, Frédéric Mistral suggère (1878) que ce serait la sèino, la sègno, ce grand filet de pêche (et la technique de pêche qui l’utilise, l’eissaugo, la savego) qui aurait donné son nom à cette région nouvellement conquise sur les terres orientales de Six-Fours, l’habitant se nommant logiquement « seinen, seinenco »…

2- Hypothèse communément admise

La Sayna, La Sagno, La Seyno, La Seine, La Seyne…

Les lieux-dits construits à partir de Sagne ou les Sagnes sont très fréquents. Sagne est un nom générique pour désigner les lieux humides, les marécages, les lieux où l’eau stagne, «prairie recouverte d´eau croupissante, marais abondant en joncs» (Pégorier) et par extension, les lieux où poussent les laiches ou carex, au point de désigner ces plantes elles-mêmes. C’est ainsi que la sagne est aussi un des noms communs d´une plante aquatique, la massette d´eau (Typha sp.), dont les feuilles séchées servaient jadis à rempailler.

Sagne viendrait du roman sanha, sainha, sayna, sana, bas latin sagna, saignia, saina, sania, latin sanies, « sang corrompu, sanie, pus, fluide épais, liquide visqueux », ou selon Michaud, directement du gaulois *sagna, sania, « marais, marécage, lieu humide » correspondant au latin stagnum, « eau stagnante, nappe d’eau ». Certains rattachent le terme à une racine pré-indoeuropéenne de type *seg- (d’où viendrait aussi Seine) et donc préceltique. Dans ce dernier cas, après leur invasion de ce qui deviendra la Gaule, les celtes auraient intégré ce vocable et continué à l’utiliser pour dénommer les lieux. Ce terme s’est retrouvé dans l’ancien français Seigne (CNTRL); le franco-provençal  Sagne/Seigne (Bossard, Boyer) ; l’occitan Sagno (Mistral) / Sagna, prononcé sagne (Honnorat),  Sagnàs = « gros marais » (Honnorat, Arnaud) et Sanhe, Sanha, Sanhàs (prononcer Sagne).

(toponymie-quand-la-terre-vous-aspire-sagne-seigne-siglen-silans/)

SEINEN,enco, adj. et s. Habitant de La Seyne (Var), v. brulo-bano. (Lou Tresor dóu Felibrige)

On y lit aussi ce curieux sobriquet dont les seynois étaient alors affublés, lei brulo bano, les brûleurs de corne, dont une explication est donnée chez Autran : 
« dans les premières époques de la construction navale, où les chevaux qui tiraient les charrettes de bois de charpente devaient être ferrés régulièrement. D’où une odeur fréquente de corne brûlée ».

BRULO-BANO (brûleur de cornes), s. et adj. Sobriquet des gens de La Seyne (Var). R. brula, bano. (Lou Tresor dóu Felibrige)

Dans le dicod’Òc on retrouve l’expression Brulo-Baxo pour désigner les seynois…

Sagena en latin , σ α γ η ́ ν η « seine, grand filet de pêcheur en grec ancien, senne ou seine en français…
( l’origine du mot issaugue qui serait formée de deux mots est moins certaine, voir infra).


Du point de vue terminologique, le terme commun « écornage » est employé à la fois pour déterminer l’ébourgeonnage, qui correspond au retrait physique ou chimique du bourgeon cornuel chez le jeune veau, avant la pousse des cornes proprement dite, et l’amputation de la corne lorsqu’elle est formée.

http://lait.org/fichiers/Revue/PLQ-2014-10/medecine.pdf

Et si on parlait un peu de la senne pour changer un peu ?

Voir La pêche à l’issaugue*.

Technique de pêche à filets traînants pratiquée en Méditerranée, de Nice (« A la Bella poutina ») à Marseille et sur la Riviera italienne (Ici Issogue, issaugue, en baie de Tamaris).

Illustrée par Vincent Courdouan peintre provençal en 1874.

 Selon Le Propagateur de la Méditerranée et du Var: revue mensuelle …1861 :

« D’où vient le mot Seyne? Selon quelques-uns, il serait du au mot sagne, plante aquatique abondamment répandue dans ses environs et dont on se sert pour empailler les chaises.

Il en est qui font dériver ce mot du grec seinein, recevoir avec joie, faire bon accueil. Des étrangers, heureux de trouver sur ces côtes un séjour hospitalier, auraient, par ce mot, voulu perpétuer leur reconnaissance.

Il est une troisième opinion, la moins probable de toutes, selon nous, d’après laquelle on tiendrait ce mot de l’abbé de Saint-Victor, Signum, croix qui se trouvait effectivement derrière l’autel du couvent de Saint-Victor, et que la nouvelle communauté aurait adoptée pour éterniser le souvenir de son origine ».

Sources :

http://jcautran.free.fr/provencal/lexique_b.html

https://locongres.org/…/appli…/dicodoc-fr/dicodoc-recherche…

https://archive.org/stream/loutrsordufelibr01mist…

(toponymie-quand-la-terre-vous-aspire-sagne-seigne-siglen-silans/)

http://lait.org/fichiers/Revue/PLQ-2014-10/medecine.pdf

Lou Tresor dóu Felibrige

Le Propagateur de la Méditerranée et du Var: revue mensuelle … au profit des pauvres. [1]-13, année, [jan.] 1861-jan. 1879 · Volume 1 Publication : 1861 Original provenant de : l’Université du Michigan COUP D’OEIL SUR LA SEYNE, SES MONUMENTS, SON TERRITOIRE, SON AVENIR.

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