Marius Bar (probable gélatino-bromure d’argent rétro éclairé capturé au reflex et développé numériquement) Expo « Toulon en 1900 » Villa Tamaris Pacha 2024)…
…et colorisée (I.A + Caméra raw)
Le Casino du Manteau

“Le casino du Manteau a ouvert ses portes dimanche dernier; ( le 9 avril 1905) comme nous l’avions prédit, une foule compacte avait répondu à l’appel des aimables directeurs MM. Lyons et Chaleyat, qui ont su tirer parti de ce coin de la côte du Manteau, site merveilleux entre tous. Parmi les nombreuses attractions que l’on trouve au casino du Manteau, notons l’orchestre Bonneau, qui fait les délices des dilletanties. Demain dimanche, à deux heures et demie du soir, attractions diverses et grand concert symphoniqueLe Petit Seynois, 1905

(Nathalie Bertrand, Tamaris, 2003, p. 230 note 36, citée par Henri Ribot, éphémérides)

3 juin 1905 (Le diable rouge)
25 septembre 1906 (Le petit Var)

Dans la presse locale Au Conseil Municipal ( Henri Pétin* étant maire) du 14 Avril 1905 on vote le budget pour l’élargissement du chemin de Balaguier (1500 francs).

Le samedi 15 avril 1905 MM.Armando et Lacroix inaugurent Le Père Louis*, grand banquet en présence d’Alphonse Allais et d’Edouard Porchier.

Les casinos Seynois connurent une vingtaine d’années glorieuses, en gros de 1890 à 1910. La mort de Michel Pacha* en 1907 fut un des éléments déclencheurs du déclin de ces casinos.

« Au casino du Manteau, les bandits n’étaient pas manchots. L’établissement commercial fut mis en exploitation le 9 avril 1905. C’était tout d’abord une salle de spectacle qui était dénommée casino du Manteau. Marius Lyons et François Sadoul furent autorisés provisoirement le 16 novembre 1907 à ouvrir l’établissement de jeux dans les locaux du casino du Manteau. Ils avaient déposé leur demande le 22 août 1907. Le Casino était ouvert tous les jours de midi à 5 heures du matin. Marius Lyons était rentier et François Sadoul était commerçant. L’autorisation définitive d’ouverture fut délivrée le 19 juin 1908 par le ministre de l’Intérieur (Georges Clémenceau). Dès novembre 1908, le commissaire spécial de Police constatait des irrégularités sur la table de baccara. La banque était tenue par un employé (ce qui était formellement interdit) et des « notables » pouvaient miser des sommes supérieures au plafond réglementaire. Le 8 octobre 1909, un rapport du commissaire spécial stipule que le fils du directeur Lyons gagne souvent au baccara et que des irrégularités sont commises sur le registre des entrées. Une personne, pourtant interdite de jeux, pouvait s’adonner à sa passion. Le registre ne comportait pas son nom ce qui pouvait démontrer la complicité du casino. Des soupçons de tricherie sont évoqués. Un des protagonistes va « se mettre à table » lors de son audition. La table de baccara était manipulée par le fils Lyons, le croupier, la maîtresse du croupier et un complice (celui qui a avoué). Les cartes étaient préparées à l’avance. Cette tricherie permettaient de remporter la table à chaque mise. Le 19 octobre 1909, l’autorisation de jeux est logiquement supprimée par le Ministre de l’Intérieur. Le casino ferme. Le 28 octobre 1909, une plainte est formulée à l’encontre des mis en cause par le commissaire spécial. Plusieurs personnes vont essayer de rouvrir le casino. Le 22 février 1910, Gabriel Reibaud formulait une demande réouverture du casino de Manteau. Il se désista quelques jours après. Le 29 mars 1910, Jean Gladel dépose une candidature pour rouvrir le casino. Le propriétaire des murs du casino, M Dumay, soutient sa demande. Sans profession connue et adepte des cercles des jeux et des tripots clandestins à Marseille, la candidature de Jean Gladel fut écartée. M Armando, propriétaire du restaurant Le Père Louis à Balaguier, déposa le 3 avril 1910 une demande pour rouvrir le casino. Le 3 novembre 1910, les locaux désaffectés du casino sont cambriolés. Les malfaiteurs ont même emporté les robinets et les lampes. En novembre 1910, M Rome le propriétaire du Café de la Méditerranée à La Seyne formulait une demande d’autorisation de jeux pour le casino. Toutes ces demandes furent rejetées par le Préfet qui décida que deux casinos étaient suffisant pour la ville de la Seyne… »

Olivier Thomas : « La Seyne sur-mer d’hier à aujourd’hui » aux éditions Sutton

 

Le Casino fut racheté par les Chantiers Maritimes du Midi de Charles Baudouin. En 1931 elle est occupée par un ingénieur de ces chantiers), et devint la Villa Capriciosa.

Cet ancien haut lieu des soirées mondaines sera épargné par la seconde guerre mondiale contrairement au château de Michel Pacha. L’existence d’une batterie anti aérienne installée pendant la dernière guerre au sommet de la tour est corroborée par les vestiges d’un sillon circulaire creusé au sol.

La villa sera une usine de traitement des moules des parcs de Jouëtte* à partir de 1944 environ, revendue en 1947 à M. Lovisolo un entrepreneur de maçonnerie, puis ce fut ensuite un lieu d’accueil en 1962 pour les rapatriés d’Algérie. C’est actuellement une copropriété privée.

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