1880, le docteur en médecine Germain Loro, chevalier de la Légion d’honneur, remet à Hugues Cyrus Probace Honoré les insignes de Chevalier de l’ordre national de la Légion d’Honneur…

Février 1896 : Un grand seynois s’en est allé…
Décès de M.Cyrus Hugues l’apouticari de La Seyne sur mer
https://youtu.be/nc6kckco6RA
Attention divulgâchis ! 
Dans le diaporama se trouve la photo de la première pharmacie de M. Cyrus Hugues « l’Apouticari » vers 1885 à l’angle de la place du Marché et de la rue de la Paix, ex rue Bourbon et future rue Cyrus Hugues face à l’actuelle Pharmacie Armand devenue pharmacie Huillet puis Carboni (La pharmacie du marché)…
Bibliographie : M.&J.C Autran (Archives complètes), Louis Baudoin (Histoire de La Seyne), René Merle (Association 1851), Thierry Lefebvre (Le parloir aux curieux), collection privée (Documents et objets originaux).

En 1872 une Marie Thérèse Vicard 70 ans, Vve poulet, est propriétaire de l’immeuble qu’elle habite, 15 rue de la paix, dont le RDC est occupé par la pharmacie de M. Cyrus Hugues. En 1838 Marie Thérèse Vicard née en 1803 épousait un lieutenant d’infanterie, Charles-Jean Poulet. En 1903 ce sont l’abbé Vicard, Camille Vicard, et une certaine Hortense Vicard qui sont les propriétaires de cet immeuble, probablement les héritiers. En 1901, c’est maintenant Jean Heyer qui y tient son commerce de mercerie avec son épouse Marie (La pharmacie est transférée en face, au 14 et Jean Armand en est le pharmacien). À la mercerie succédera le magasin de nouveautés Arnaud, puis Arnaud-Pèlegrin, puis Pèlegrin & fils (Honoré et Jean), puis Pèlegrin Jean. Honoré qui avait épousé Rose Marie Antoinette Arnaud en 1921, acheta l’immeuble appartenant à M. Arnaud le 5 mai 1928.

Quant à l’abbé Camille Vicard, il habitait en 1901 au 14 allée de Mar-Vivo, Hyacinthe Hermitte et Marguerite étaient au 13, Victor Protais Girard* au 17, entre les Richaud et les Tessore (lui le jardinier). C’est sur l’initiative de l’abbé Vicard que fut construite la chapelle Ste Thérèse de Mar-Vivo, bénie le 23 mars 1897 par Mgr Mignot évêque de Fréjus et Toulon. Voir l’amusante histoire de N.D de Mar-Vivo*

Décédé le 24 Février 1896
Cyrus Hugues / 2
Quelques précisions biographiques sur Cyrus Hugues 1823-1896 par René MERLE
La Seyne ancienne et moderne / Le filet du pêcheur / 2003 / n°88

« Dans les années 1860, malgré les intimidations officielles, HUGUES est l’un des dirigeants de la gauche radicale à La Seyne. Qu’on ne donne pas au mot « radical » le sens de parti politique. Les partis politiques au sens moderne n’existent pas en France avant la fin du XIXe siècle, et tous les courants politiques se structurent autour de cercles, de journaux, de personnalités partageant peu ou prou les mêmes opinions. Au plan seynois, HUGUES sera jusqu’à sa mort une de ces personnalités.

À la chute de l’Empire, en 1870, alors que les électeurs donnent à la Troisième République une majorité conservatrice, les Varois soutiennent les républicains radicaux. À la naissance de la République, le canton de La Seyne, fraîchement créé, choisit Hugues comme conseiller général (radical), il le demeurera jusqu’en 1892.
Après la chute de l’Empire, il fut élu, en 1876, maire de La Seyne et le demeura pendant six ans, jusqu’en 1882. Devenu également conseiller général du Var, il s’occupa activement de ses électeurs et de sa commune mais dut faire face à de sévères oppositions étant ardent républicain.

Dans cette période de république conservatrice, le préfet crée de nombreuses difficultés à la municipalité républicaine de La Seyne. Les années 1871-1876 sont tumultueuses. Mais les Seynois confirment leur engagement en élisant en 1876 une municipalité radicale qui se donne Cyrus HUGUES pour maire.

Appliquant un point essentiel du programme radical, sa municipalité a été marquée par un important développement de l’école publique, gratuite et laïque, et ce bien avant les grandes lois scolaires des années 1880.

Fidèle aux idéaux de sa jeunesse, et persuadé que la démocratie est le seul moyen de promouvoir les réformes sociales, HUGUES ne partage en rien les idéaux collectivistes du socialisme naissant. Mais il est sensible aux revendications du monde ouvrier. En juin 1872, il soutient par sa médiation les grévistes des Forges et Chantiers. En 1879, il frôle la révocation pour avoir accueilli Blanqui, le dirigeant révolutionnaire enfin libéré, venu saluer ses amis seynois.

Après 1879, qui voit la défaite nationale des conservateurs, et l’avènement de “la République aux Républicains”, les radicaux se divisent entre “opportunistes” et radicaux “intransigeants”. Les frères de la veille s’opposent violemment. À l’opposition des milieux conservateurs seynois s’ajoute dorénavant celle des républicains opportunistes. Malgré le soutien du grand quotidien Le Petit Var, dirigé par le maire radical de Toulon DUTASTA, la municipalité HUGUES n’y survivra pas, et, de 1882 à 1886, La Seyne verra se succéder cinq maires. Mais HUGUES demeure conseiller général, malgré les violentes attaques (en français et… en provençal !) des amis de Noël Blache et du Petit Toulonnais de Dominique. À ces oppositions politiques se mêlent de complexes affrontements personnels et des controverses sur les réalisations municipales à mener dans une cité en pleine croissance.

En 1886, l’élection de Saturnin FABRE mettait fin à la valse des maires. Républicain conservateur en politique, et grand modernisateur visionnaire, ce rival n°1 de HUGUES lui ravira le siège de conseiller général en 1892. C.HUGUES disparaîtra en 1896, alors que la grande querelle de l’émissaire commun mettait à bas les espoirs de FABRE et ouvrait une nouvelle phase d’instabilité municipale.

Les républicains de La Seyne sauront plus tard faire taire provisoirement leurs divisions en baptisant rue Cyrus HUGHES la rue principale.

Le 23 mars 2002, la municipalité de La Seyne prolongeait ce geste en apposant une plaque commémorative en l’honneur de Cyrus HUGHES et de ses compagnons, qui se levèrent “pour la défense de la Liberté et de la République”.
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Cyrus Hugues l’apouticari 
https://youtu.be/nc6kckco6RA

Photo prise en 2019

C’est le 22 mars 1896 que fut prise la décision du conseil municipal présidé par François Bernard de renommer rue Cyrus Hugues l’ancienne rue de la paix ex rue Bourbon…

Une énigme proposée pendant le confinement national dû à la Pandémie Covid 19 en 2020 :



Cette magnifique statuette fut offerte à une personnalité seynoise, un cadeau hautement symbolique… 
Il s’agit de deviner un évènement local à partir de cette magnifique statuette offerte à une personnalité seynoise pour sa nomination à une distinction honorifique nationale :

1-Quel homme illustre la statue représente-t-elle ?
Indices :
Ce personnage historique, comme cela a été dit dans l’intitulé a connu l’exil politique.
Ce n’est pas Michel Pacha mais les deux familles étaient liées…
Le fils de ce personnage vint souvent franchir le portail aux deux lions blancs à Tamaris…
Son nom a donné naissance à des adjectifs, l’un plutôt flatteur (stylé, emphatique), l’autre plus péjoratif (lourd, excessif, ampoulé) et à un substantif caractérisant un style littéraire pompeux. Curieusement ces termes qui définissaient l’homme déjà de son vivant sont actuellement encore usités.
La réponse à Midi…

2-Quelle est l’année de cet évènement ?

Cette année là…

Onze ans que La Seyne ne fait plus partie du Canton d’Ollioules mais a accédé elle aussi à ce statut associée à Six-Fours.

Revenons sur le climat politique de l’époque :
La punchline du moment c’est « La République aux Républicains ». 
La période est marquée par une forte identité démocratique, que les grandes lois sur l’Instruction, la laïcité, les droits de grève, d’association et de réunion illustreront. 
Les Conservateurs (jusqu’ici majoritaires depuis dix ans dans le pays alors que La Seyne et tout le Var soutenaient les Radicaux Républicains) viennent de subir une défaite nationale…

Deux lignes politiques s’affrontent chez les Radicaux, non pas les Mondialistes contre les Souverainistes mais plutôt les Opportunistes contre les Intransigeants… 
La Ville est en pleine croissance économique et démographique. 
La municipalité seynoise radicale doit gérer les oppositions locales des Conservateurs et des Républicains Opportunistes. 

Le nouveau destin de Tamaris 

La Corniche de Tamaris est encore un paysage de coteaux déserts, baignés par la mer et recouverts de tamaris, de myrtes, de lentisques, un endroit paisible identique à celui où Georges Sand vint chercher en 186l un repos salutaire.
Le ministre de la Marine avait adopté le principe de la construction d’un système de jetées en pierres établi entre le Mourillon et la presqu’île de Saint-Mandrier, l’ouvrage étant destiné à se prémunir contre une intrusion dans la rade en vue de torpiller les vaisseaux au mouillage. 
Les travaux avaient commencé depuis trois ans. Un an plus tard La grande jetée sera achevée.
Michel Pacha (Comte de Pierredon), directeur général des phares et balises de l’Empire ottoman fut séduit par la beauté de cette baie rappelant le Bosphore d’Istanbul. 
Il décide d’entreprendre des travaux gigantesques pour transformer cette butte boisée de 60 ha, en station climatique et touristique destinée à accueillir la bourgeoisie française et étrangère.
Pour créer sa station climatique il vient d’ acquérir quatre cents hectares couvrant les quartiers des Mouissèques, du Manteau, du Bois Sacré, de Tamaris, des Sablettes et de l’Evescat. 
Il se réservera huit hectares pour construire sa résidence personnelle, un magnifique château entouré de splendides plantations. Cet aménagement durera vingt ans. 
Michel Pacha va créer la station estivale et hivernale de Tamaris, décidant de faire de la corniche une véritable petite ville.
Des centaines d’ouvriers se mirent au travail : terrassiers, maçons, charpentiers. La main d’oeuvre locale s’avérant insuffisante il fallut faire appel aux Italiens du Piémont pour la plupart.
400 ouvriers transalpins viendront aménager la Corniche de Tamaris à La Seyne-sur-Mer sur décision de Michel Pacha, alors maire de Sanary.
C’est toute une flottille de bateaux lesteurs qui est mise à contribution. Cet établissement nécessite en effet de combler les marais de l’anse du Lazaret et des Mouissèques – à l’endroit qui deviendra la Corniche de Tamaris -, mais aussi d’acheminer les pierres de Cassis qui serviront à édifier un château, un casino et de luxueuses villas sur la colline. Ces crapauds d’Italiens (les babis) s’entassent par milliers au quartier de la lune (cruellement décimé quinze ans auparavant par l’épidémie de choléra) et dans le centre de la cité.
Ces italiens seront le ciment de l’évolution économique et industrielle locale (20 % de maçons chez les Italiens actifs). 
L’immigration a permis un développement qui n’aurait pas été possible si les patrons et grands industriels s’étaient contentés de la main d’œuvre locale et c’est notamment grâce à cette population que la commune est passée « du bourg provençal à la cité cosmopolite ».

Cette statue de Victor Hugo fut offerte en 1880 au personnage que nous recherchons par un cercle politique local ( les partis n’existaient pas à cette époque), la démocratie seynoise.
Triste 14 Décembre pour
Cyrus Hugues l’apouticari de La Seyne sur mer
https://youtu.be/nc6kckco6RA

 Bon appétit M Cyrus Hugues 

Sources

Base de données Léonore

M.&J.C Autran (Archives complètes), 

Louis Baudoin (Histoire de La Seyne), 

René Merle (Association 1851), 

Quelques précisions biographiques sur Cyrus Hugues 1823-1896 par René MERLE
La Seyne ancienne et moderne / Le filet du pêcheur / 2003 / n°88,

Thierry Lefebvre (Le parloir aux curieux), 

Collection privée (Documents et objets originaux),

Manuscrit Besson,

Cimetière central de La Seyne,

La République du Var,

Le petit Var,

Archives du Var.

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