Willy Ronis

« Je suis un grand mutilé victime de la guerre,

mais je suis heureux de voir la capitulation nazie par la volonté des peuples libres »

« Je suis un grand mutilé victime de la guerre, …

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« Le génie de la Navigation », la statue dite de Cuverville, sculptée par « Le petit Puget », (en l’occurrence le toulonnais Louis Joseph Daumas), rescapée des bombardements de 44…

Personnage emblématique de la Cité, le Cuverville, comme les Toulonnais le surnomment, a bien failli disparaitre sous les bombes des Alliés larguées en 44… La statue du « Génie de la Navigation » dite de « Cuverville »

Sculpté par le Toulonnais Louis Joseph Daumas (dit « Le petit Puget », en référence à un autre sculpteur de renom, Pierre Puget), le « Génie de la navigation » a porté, au fil des temps, le surnom de « Génie de la mer », « Génie militaire », « Génie maritime ». Il est, pour les Toulonnais, « L’Ome negre » ou « L’Homme de bronze ». Erigé en hommage à tous les marins illustres, c’est sous le sobriquet « Cuverville » qu’il est le plus souvent désigné, en raison de l’orientation d’une partie de son anatomie, ou, plus sérieusement, en souvenir du vice-amiral de Cuverville commandant de la flotte de la Méditerranée en 1895.

D’une hauteur de 3,40 mètres, il a été sculpté en 1843, sur ordre du gouvernement de Louis-Philippe 1e qui souhaitait honorer les grands navigateurs. Exposé au Salon de Paris en 1845, le « Génie de la navigation » fut érigé sur le carré du port de Toulon le 1e mai 1846, en l’honneur de la fête du roi pré-cité. En 1883, il fut ceinturé d’une grille en fer forgé.

L’Histoire n’a pas épargné « Cuverville », les bombardements alliés de 1944 amochant sérieusement son socle et ses bras qui furent alors stockés dans un entrepôt municipal. Heureusement, la municipalité Le Bellegou, décida en 1959 sa restauration.

En 1960, le « Génie de la navigation » fut installé dans un cadre de verdure face à la rue d’Alger. Et c’est sous la municipalité Le Chevallier qu’il reprit sa place sur le carré du port, suite à un référendum local officieux.

TOULON « Cuverville » : Le Génie ressuscité des bombardements de 1944 (publié le 24 mai 2009 par Var-matin)

Comment a-t-il survécu et échappé à la fonte des statues en bronze réservées Où a-t-il disparu ensuite avant de reparaître et d’être restauré ?

Ouels est son véritable nom et son histoire ? Et que signifient ses étranges bas-reliefs ? Tout a-t-il été dit de l’un des personnages les plus connus de Toulon ?

Jean-Paul Meyrueis, président de l’Académie du Var, lui consacre un long chapitre dans les dernières pages du récent ouvrage édité par l’Académie « Toulon et son Patrimoine, les vieilles places ».

Un grand mutilé victime de la guerre

Ceci bien avant les jours sombres de la guerre qui faillirent le voir disparaître.

Mais il faut croire qu’une bonne étoile veillait sur le Génie.

En 1943, alors que les Allemands fondent les statues en bronze à tour de bras pour en récupérer les métaux, le « Cuverville » est finalement épargné. Un ingénieur militaire allemand, respectueux de l’Histoire, aurait remarqué le nom de « Germanicus » gravé sur l’un des bas-reliefs du colosse, ce général romain vainqueur en Germanie.

Le 5 juillet 1944, les bombes, cette fois, mutilent le Génie, mais sans l’anéantir.

Privée de ses bras, la statue aux airs de Vénus de Milo semble ainsi émerger au milieu des décombres et des ruines qui l’entourent.

Les morceaux du Génie sont récupérés et, après la guerre, la statue est

entreposée dans un local de La Rode.

Jean-Paul Meyrueis raconte qu’en 1947, sept prisonniers allemands aidés d’un brocanteur auraient tenté de la dérober pour la découper. Ils furent heureusement arrêtés avant.

Puis, en 1948, on apprend que le propriétaire du local, Joseph Pérona, trouve le Génie estropié un peu encombrant. « C’est un membre de l’Académie qui a retrouvé une lettre de Pérona. Extraordinaire ! », confie Jean-Paul Meyrueis. La statue atterrira ainsi dans d’autres ateliers jusqu’à sa restauration lancée par la ville en 1958 et exécutée dans l’atelier des « Bâtiments en fer » de l’arsenal du Mourillon.

Ce n’est qu’en 1997 que le colosse retrouvera sa place initiale sur le carré du port, devant la mairie d’honneur. Ceci après avoir été installé sur le square nommé Germain-Nouveau et d’âpres discussions.

Les commerçants du port auraient en effet retardé son retour. « Ils trouvaient que le Génie gênait la vue et risquait de causer un préjudice commercial », raconte Jean-Paul Meyrueis.

Certains craignaient peut-être aussi de voir exposer aux yeux de tous une aussi jolie paire de fesses…

Un surnom emprunté au « Maître de la mer »

« Beaucoup de Toulonnais ne savent pas que Cuverville est un surnom», explique Jean-Paul Meyrueis. Sa véritable identité, cette statue la doit à deux députés du Var, Victor Clapier et Alphonse Denis, qui réclamèrent pour Toulon au gouvernement de Louis-Philippe, en 1843, une statue colossale qui représenterait le Génie de la navigation. Le sculpteur toulonnais Louis-Joseph Daumas fut ainsi chargé de sa réalisation en 1801.

D’abord façonné dans la pierre et exposé au Louvre, le Génie fut coulé dans le bronze en 1846 à la demande de Daumas.

Haut de 5,40 mètres et pesant 1300 kilos, le colosse, avec son grand piédestal en marbre doté de quatre bas-reliefs en bronze eux aussi, fut inauguré sur le carré du port le ler mai 1947.

L’homme, quasiment nu, au derrière rebondi, montre du doigt l’horizon tout en tenant dans son autre main un gouvernail ou une rame. Ses deux pieds sont posés sur un fragment de sphère qui symbolise probablement le monde selon Jean-Paul Meyrueis.

Pour Louis-Joseph Daumas, le Génie de la navigation rappelle la mémoire des grands marins et semble dire : « C’est là-bas… bien loin, qu’il faut aller, dans l’immensité, chercher, combattre et triompher. »

C’est en 1895 que va naître son surnom avec la nomination de l’amiral de Cuverville au commandement de l’escadre de la Méditerranée.

Un journaliste écrivit lors de sa nomination que ce nouveau « Maître de la mer » n’était pas inconnu des Toulonnais puisque sa statue (Cu-ver-ville) était érigée devant l’hôtel de ville. Ce trait d’humour fit la popularité du colosse.

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