BASTIA 1863

Cette boisson tonifiante à base de vin et de feuilles de coca est née en 1863 à Bastia et a été inventée par Angelo Mariani, préparateur en pharmacie. 

 Fasciné par la plante de coca et ses vertus, il se rend à Paris afin de poursuivre son travail. Il la cultivera sous serre au 10 – 12, rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine et la fera infuser dans du vin…Sa bienfaisante préparation ne tarde pas à faire son effet : à l’époque ce vin est prescrit comme médicament par les médecins pour combattre la grippe, les affections nerveuses, l’anémie et l’impuissance. Elle atteint une renommée aux États-Unis encore plus forte qu’en Europe et fait le tour du monde ! Face à ce succès Angelo Mariani ouvre des bureaux à Londres, New-York et Montréal. 

cocamariani.com

ATLANTA 1886

8 mai 1886 : Les consommateurs d’ Atlanta découvrent une boisson née du mélange de noix de muscade, de caramel, de vanille, de jus de citron et d’autres ingrédients mystérieux. Le pharmacien Pemberton, imitateur du Coca Mariani (un vin tonique élaboré en 1863 à partir de feuilles de coca moulues et de vin rouge de Bordeaux, inventé par Angelo Mariani) retire l’alcool de sa composition qu’il mélange à de l’eau gazeuse et qu’il baptise Coca-Cola.

Sans transition, une page de publicité…

Le coca Mariani : Un vin tonique élaboré à partir de feuilles de coca moulues et de vin rouge de Bordeaux. 

ANGELO MARIANI

Beaucoup de publicistes considèrent encore aujourd’hui Angelo Mariani comme l’un des pères de la réclame moderne.

« La délicieuse préparation inventée en 1863 promettait de guérir tout ce qui vous faisait mal et de donner l’énergie nécessaire aux actrices, aux inventeurs et aux travailleurs.

Félix Faure, Paul Deschanel, Paul Doumer, Raymond Poincaré, Émile Loubet,  Alexandre Millerand,   Gaston Doumergue, Alexandre Dumas, Emile Zola, les présidents William McKinley et Ulysses S. Grant, ainsi que d’innombrables monarques, dont la reine Victoria d’Angleterre, étaient passionnés de cette boisson. En outre, l’actrice Sarah Bernhardt et le pape Léon XIII (qui lui a décerné une médaille d’or!) figuraient parmi les nombreux annonceurs ».

Ainsi que notre intrépide comte Henri de La Vaulx*, celui-là même qui choisit la plage des Sablettes comme base de lancement pour sa tentative de traversée de la Méditerranée en ballon en 1901, il avait un secret : il carburait au Coca Mariani, le Red Bull de son époque !

Et puis il y eut « …La prise de conscience dans le monde entier que la cocaïne, considérée jadis comme une drogue miracle par la communauté médicale, était en réalité une drogue dangereuse, loin d’être une panacée, les ventes se sont vu abolir aux États-Unis avec le Harrison Narcotics Tax Act de 1914, qui a encore limité la commercialisation de cocaïne et de produits à base d’opiacés.

Alors que Angelo Mariani gagnait une fortune, que le New York Times qualifiait de «probablement le premier millionnaire de la cocaïne au monde», l’un de ses concurrents produisit l’une des boissons les plus célèbres au monde. C’est là que la montée et la chute de Vin Mariani prend une tournure ironique.

John S. Pemberton, un pharmacien basé à Atlanta, était l’un des imitateurs américains de Mariani.

Le French Wine Coca de Pemberton, qui a fait ses débuts en 1885, a connu un succès modéré. La boisson était alcoolisée, bien que la source nationale exacte de son vin ne soit pas claire.

Pemberton mélange, ajoute, teste, goûte. Le Coca‑Cola naît ainsi du mélange, dans la marmite de son créateur, de noix de muscade, de caramel, de vanille, de jus de citron et d’autres ingrédients mystérieux. Il parcourt les quelques mètres qui le sépare de la Pharmacie Jacob’s située à l’angle des rues Peachtree et Marietta et dotée d’une fontaine à soda très fréquentée. Le sirop est alors mélangé à de l’eau gazeuse pour former cette boisson «rafraîchissante et délicieuse » que l’on n’appelle pas encore le Coca‑Cola. Elle suscite immédiatement l’enthousiasme du Docteur Jacob’s qui décide de la vendre 5 cts le verre. Le 8 mai 1886, les consommateurs la découvrent pour la première fois et le succès est immédiat. C’est Frank M. Robinson, le comptable et associé de Pemberton, qui baptiste la boisson « Coca‑Cola » et calligraphie son légendaire logo. Pemberton quant à lui, ne mesura jamais le potentiel réel de sa découverte et mourut moins de deux ans plus tard après avoir vendu les parts de sa société pour une somme modique. (coca-cola-france.fr)

La même année, Atlanta et le comté de Fulton ont adopté une loi édictant une interdiction locale de vendre de l’alcool qui devrait entrer en vigueur l’année suivante. 

Pemberton s’efforça de retirer l’alcool de sa boisson. Il a baptisé son nouveau produit sans alcool Coca-Cola ». 

En 2014, Christophe Mariani, restaurateur à Ajaccio, en accord avec la famille d’Angelo Mariani, le créateur du breuvage, a relancé la production du vin Mariani, mais avec une formulation décocaïnisée, et choisit le Vermentino comme cépage…

2021 : Le géant américain Coca-Cola accuse le Coca Mariani, d’avoir volé la recette légendaire de sa boisson. L’Office européen de la propriété intellectuelle est saisi du dossier.

2024 : Victoire pour la famille Mariani, l’entreprise Coca-Cola « reconnaitrait officiellement » s’être inspirée du vin corse Mariani. Une bouteille est retrouvée dans une cave du village de Campile en Castagniccia. La bouteille date de 1880 et contient la formule qui a été copiée par John Pemberton.

Mistral et Mariani étaient très liés. Plus d’une centaine de lettres échangées sont retrouvées chez chacun d’eux. Le poète est grand amateur de la boisson que Mariani lui livre très régulièrement et en grande quantité pendant plus de 20 ans.

Voir par ailleurs Le chien de Mistral*

Sources :

L’HISTOIRE DE LA PREMIÈRE BOISSON À LA COCA*

coca-cola-france.fr/histoire

vin-mariani-bordeaux-coca

Wikipedia

Nés en Corse : l’extraordinaire aventure des inventions et des hommes qui ont changé la face du monde (et peut-être même celle de l’univers) Jean-Pierre Lang, Guillaume Villemot

Reportage TF1 Emmanuelle ROUILLON, Philippe PELLETIE

angelomariani.wordpress.com