L’îlot Germain Loro ou îlot du Séminaire :
Ce quadrilatère qui fait face à l’Institution Ste Marie sur l’actuelle place Germain Loro fut pendant longtemps une véritable zone industrielle sans liens avec les activités maritimes. Elle y abrita la tuilerie Coupiny* de 1722 à 1896, la verrerie Ferry* de 1760 à 1846, et le moulin à huile* de Paulin Gros* de 1865 à 1905.
C’est Joseph Pons de Ferry, né à La Roquebrussane, qui fut le premier noble verrier de La Seyne sur Mer , « près des ci-devant Capucins* », c’est à dire sur l’actuelle place Germain Loro, faisant face au couvent.
Les gentilshommes verriers étaient, en France sous l’Ancien Régime, des nobles exerçant la profession de maître verrier. La verrerie était en effet considérée comme un art noble.
Joseph et sa femme Marie Madeleine Touron (parfois Thouron,Thollon,Toulon) auront 10 enfants dont huit naitront à La Seyne.
La verrerie de Ferry* (1760-1830 env.), consistant en la fabrication du verre blanc au moyen d’un four à deux places, correspondant aux «pots» dans lesquels la matière vitrifiée est obtenue, fut exploitée sans interruption jusqu’en 1789.
On peut situer le démarrage de la verrerie vers 1760.
Celle-ci connut une Interruption de 1789 à 1811 pour cause de Révolution Française…
Réouverture par les sieurs Jean-Joseph et Jean-Baptiste Léon Ferry, deux des fils de JP de F.
La fermeture définitive eut lieu antérieurement à 1846 par Joseph Ferry fils de Jean-Joseph.
« Au XVIIIe siècle…nous trouvons…
Avenue du Port (Saturnin-Fabre) et quai du Regonfle (Gabriel-Péri) habitaient une famille de Ferry (des maîtres verriers), des Denans (officiers de marine), des Daniel, des Beaussier, des Pourquier (armateurs), des Lauzet (chirurgiens), des Curet (constructeurs navals), etc. »
Louis Baudoin
Au fil des recensements (Mariages, baptêmes, etc) on comprend bien que ces gentilshommes verriers évoluent dans la classe sociale des procureurs, avocats, chirurgiens et autres officiers supérieurs…
On peut faire remonter l’activité de la verrerie Ferry* à 1760 environ (l’ainé de la fratrie issue de Joseph Pons et Marie Magdeleine est né à La Seyne en 1763).
Elle en occupait tout l’angle Sud-Est avec une entrée sur la place séminaire face aux capucins et une autre dans la rue séminaire future rue Etienne Prat. Sur le cadastre de 1783, on voit la verrerie, les chais à l’Est, et au confront Nord-Ouest La Chapelle du saint-Esprit.
Sources :
« Les de Ferry, famille de verriers provençaux ».
(d’après l’ouvrage de Robert Reboul publié à la librairie Leon Techener à Paris en 1873).
« Les de Ferry, gentilshommes et maîtres-verriers face à l’évolution de l’artisanat et de la demande de verre » de Michel Wanneroy.
« L’artisanat du verre creux en Provence médiévale » de Danièle Foy.
« Les verriers en Provence au XIVe siècle et du temps du Roi René » de Michel Wanneroy.
« Lettre sur la verrerie à la façon de Venise » de H. Schuermans (1885)
De Corine Maitte (Revue historique 2001/1 (n° 617)
« Corporation et politique au village : Altare entre migrations et différenciation sociale, XVIe-XIXe siècle »
« Histoire de La Seyne » de Louis Baudoin.
http://seynoise.free.fr/seyne_ancienne_et_moderne/chapitres_baudoin/annexe_1_rues.pdf.
Pierre Caminade : L’industrie à La Seyne sur Mer en 1845 (Étraves 1977)
Archives du Var. Collaboration Ludivine Rembobine.
3 comments