La traversée

« Mignonne, si demain à la faveur d’un temps clément nous allions nous divertir aux Sablettes ? Nous partirions du quai de Cronstadt, après avoir présenté nos civilités au marquis de Cuverville*, sur le bateau à vapeur pour aller admirer les intrépides baigneuses et baigneurs devant le Grand Hôtel des Sablettes* puis nous siroterions un vermouth ou une absinthe au Casino des Sablettes* avant d’aller y risquer quelques jetons. Ensuite nous irions déguster la bouillabaisse du père Louis*, cet établissement quAlphonse Allais avait surnommé « Notre-Dame de la Bouillabaisse » ou bien leurs filets de sole Marguery, ou encore les langoustes à l’américaine du restaurant du Manteau …

J’ai ouï dire que l’après-midi la troupe Sylvain qui inaugure le théâtre de la Nature* donnera Electre, la nouvelle création de Louise Sylvain. Enfin nous reprendrions le ferry boat pour Toulon…

Qu’en dites-vous ma douce amie ? »

PdP : « A la manière de » (juin 1908)

La trousse d’urgence embarquée

En ouvrant ce coffre en bois, on en comprend son usage en déchiffrant cette étiquette qui décline toutes les médications utiles sur un steam-boat, en l’occurence ici « Le Manteau ». À l’évocation de l’alcool de menthe comment résister à un voyage dans le temps ?…

« La traversée Toulon Sablettes-les-bains s’avéra mouvementée à cause de ce méchant Mistral qui tourmente souvent les eaux de la rade.

Par bonheur un brave batelier de notre steam-Boat « Le Manteau » me proposa de l’alcool de menthe qu’il avait dans le coffre à pharmacie du bord.

A peine avions-nous accosté à cet appontement du Manteau, venant des Sablettes, que déjà les langoustes s’invitaient dans nos assiettes, dans ce merveilleux établissement où se presse toute la bourgeoisie des environs et de villégiature.

Plus tard, après le concert pendant lequel une cantatrice nous interpréta l’air de Mignon à la mode (« Connais-tu le pays où fleurit l’oranger »), nous continuâmes de nous divertir quelque pas plus loin dans ce petit théâtre de verdure fort justement nommé « Théâtre de la Nature *» dont l’entrée se trouve près du fort de Balaguier*… »

PdP : « A la manière de » (juin 1908)

1861 :

« Dans vingt minutes on effectue la plus délicieuse des traversées ».

George Sand laseyneen1900.fr/2023/05/25/george-sand-a-tamaris/*

1873 :

« La compagnie des Bateaux à vapeur La Seyne–Toulon vit le jour en 1873. Elle profita des progrès et des compétences des chantiers pour faire construire un grand nombre de bateaux à coque métallique pour environ 350 passagers : L’Abeille, L’Hirondelle, puis en 1888 les premiers bateaux à coque métallique pour environ 350 passagers : l’Alcyon, l’Hirondelle, L’Union, La Mouche, Le Favori I (type Steamboat), Le Cygne, Le Dauphin, La Mouette, Le Lagane, L’Albatros et le Favori II sans oublier l’Etoile du Matin, un deux mats goélette construit par les chantiers Curet à la Seyne. Le Favori fut construit en 1928, il mesurait 25,5 m sur 5,65 m pour un tirant de 1,55 m. Il fut le seul à avoir le poste de pilotage à l’avant.. Ces bateaux assurèrent la traversée à des milliers de voyageurs jusqu’au 18 novembre 1938. La concurrence de la route, autobus, tramways, et la hausse du charbon, entraîna le déclin des traversées. Ces bâtiment reprirent néanmoins du service pendant la guerre ». 

Ephémérides Henri Ribot

Ici les états de service d’un chef mécanicien sur les « ferry boâtes » de la compagnie Tamaris-St mandrier

Sources

Correspondant local PdP

Ephémérides Henri Ribot

George Sand

Coll. privée

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